Nom : Niš
Coordonnées : 43° 19' 29'' N, 21° 54' 12'' E
Code postal : 18000
Nombre d'habitants : 185 000 (2011)
Densité de population : 307 hab par km²
Superficie : 597km²
Gentilé : Nichois(e)
Troisième ville du pays après la capitale Belgrade et Novi Sad (voir article : https://www.balkania-tour.com/fr/actualites-balkania-tour-et-en-bulgarie/view/146/Focus-sur-Novi-Sad), Niš est une ville millénaire fortement marquée par les épisodes les plus noirs de l'Histoire de l'humanité. Malgré son statut de grande ville, les rues y sont moins bondées qu'à Belgrade et l'ambiance y est bien différente de celle de Novi Sad, ville du Nord, très influencé par les siècles d'occupation austro-hongroise.
Ici, il n'existe que très peu de vestiges de l'occupation ottomane, la ville les ayant volontairement effacé afin d'estomper les violences qu'elle a subi durant cette époque.
L'histoire de Niš commence dès l'aéroport qui porte le nom de Constantin le Grand, l'empereur romain qui fut le premier à se convertir au catholicisme. Si la ville accorda un tel honneur à un personne historique qui paraît si loin dans le passé, c'est parce que l'empereur est né à Naissus, ville romaine qui se situe sur le territoire actuel de la ville de Niš et dont on peut voir des vestiges sur le site archéologique de Medijana ou encore en visitant le hall d'archéologie du Musée National de Niš.
La longue occupation ottomane a laissé des traces aussi bien dans l'architecture avec des monuments qui sont encore de nos jours parmi les sites les plus prisés par les gens de passage dans la ville que dans les pensées où un profond ressentiment envers les héritiers des Ottomans à savoir la Turquie est plus ou moins toujours perfectible.
Pour les passionnés d'Histoire, Niš mérite que l'on s'y arrête et que l'on l'effeuille siècles après siècles, entre site archéologique romain, forteresse et tour de crânes humains ottomanes et camp de concentration nazi, la ville traverse les années et se dote à chaque fois de nouveaux sites qui sont autant de stigmates de son douloureux passé.
La popularité de Niš grandit de plus en plus à l'étranger avec la mise en fonctionnement de l'aéroport international Constantin le Grand, s'il est possible de s'y rendre depuis Milan, Berlin, Stockholm ou Dusseldorf, il n'existe encore aucune liaison direction entre la France et le Sud de la Serbie, mais le développement exponentiel de la ville et de son attrait laisse à penser que cela changera dans les années à venir.
Une balade à Niš commence nécessairement par la forteresse de la ville, vestige de l'occupation ottomane. À l'intérieur, des restes de murs romains sont aménagés en café, on retrouve une place avec des stèles et monuments funéraires romains ainsi qu'une petite mosquée. Pour le reste, de longues étendues de pelouse et quelques bâtiments permettent de profiter d'un peu de verdure tout en étant dans le centre d'une grande ville, un luxe que les Nichois et Nichoises profitent en vagabondant dans les allées ou en venant boire un verre ou même pique-niquer quand les températures le permettent.
Situé à proximité immédiate en sortant de la ville, le camp de concentration de la Croix Rouge est un témoignage fort des supplices qu'on put subir les habitants de Niš, à l'aide d'un guide, on remonte le temps pour voir les bâtiments des nazis (cuisine, postes de garde, tours...) et aussi le bâtiment où les prisonniers sont parqués, en surnombre et avec des conditions de vie effroyables. L'exposition permanente revient sur les tentatives ratées d'évasion et les conséquences qui en ont suivi. La visite se termine par le récit de la fin de la guerre où le reste des prisonniers du camp durent traverser la ville pour rejoindre la colline voisine de Bubanj où ils furent tous tués d'une balle dans la nuque. En se rendant sur place, il est possible de voir un monument mémoriel dédié aux victimes des meurtres nazis.
Face à la porte de Stambol qui marque l'entrée de la forteresse se trouve un petit pont qui enjambe la Nišava, rivière de la ville et de l'autre côté démarre la rue Obrenovićeva, longue rue piétonne et commerçante où il fait bon se promener et voir les habitants vaquer à leurs propres activités. C'est autour de cet axe majeur que se trouve les autres points d'intérêts de la ville, comme le hall d'archéologie du Musée National de Niš où sont exposés les objets mis au jour durant les fouilles du site archéologique de Medijana, ou encore les différentes églises comme la Saborna crkva ou l'église de l'Empereur Constantin et de l'Impératrice Hélène.
En prenant la sortie Est de la ville, en direction de Sofia, vous trouverez les deux derniers grands monuments historiques de la ville de Niš, à commencer par la Tour aux Crânes. Monument unique au monde, il s'agit d'une tour de crânes humains réalisée par les Ottomans en représailles de la bataille de Čegar. Le monument, aujourd'hui protégé par une chapelle afin de préserver les restes humains se présente sous la forme d'une tour carrée de 4,5m de côté où sont agencés en rang, des crânes humains sur plusieurs mètres de haut. À l'origine, pas moins de 952 crânes étaient présents sur le monument horrifique.
Enfin, le dernier monument qu'il est possible de voir à Niš est le site archéologique de Medijana, palais impérial où est né l'empereur Constantin, premier empereur à se convertir au catholicisme. Colonnes, mosaïques et histoires d'un autre temps attendent les personnes qui franchiront les portes du complexe.
Cependant, Niš ne s'arrête pas uniquement à ses limites métropolitaines. Dans les environs proches, il est possible d'y trouver la ville balnéaire de Niška banja mais aussi deux belles gorges, pour les amoureux de la nature : les gorges de Jelašnica et les gorges de Sićevo. De nombreuses activités à sensation y sont organisées par des entreprises spécialisées basées à Niš comme le parapente ou encore le rafting.
Ainsi, on peut ne pas être féru d'Histoire mais tout de même apprécier les environs vallonnés de Niš, prémices de la chaîne de montagnes de Stara Planina qui marque la frontière avec la Bulgarie.
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