D'après Wikipédia, un monastère est un ensemble de bâtiments dans lequel vit une communautés masculines ou féminines de moines. Les monastères orthodoxes serbes se comptent par centaines et pas uniquement sur le territoire de la République de Serbie, il est possible de retrouver des monastères orthodoxes serbes au Monténégro ou même au Kosovo où ces derniers sont classés comme « en danger » par l'UNESCO en raison des dégradations et des destructions perpétrées par l'instabilité politico-ethnique de la région.
À travers 5 cinq exemples provenant de 5 régions différentes de la République de Serbie, vous verrez la richesse de ces monastères et qu'est ce qui peut faire leur singularité dans un pays qui en compte autant.
L'une des premières régions serbes qui vient à l'esprit lorsque l'on parle de monastère est le parc national de la Fruška Gora. On compte pas moins de 16 monastères dans les vallées du parc. Tous n'ont pas connu la même gloire, le même prestige et la même importance dans l'Histoire et le cœur des serbes.
Le monastère le plus important et le plus visité de cette région est sans aucun doute le monastère de Krušedol. Figurant sur les pièces de 5 dinars serbes, il sert de mausolée royal à la dynastie des Branković, des dignitaires ayant régné sur la principauté puis le royaume de Serbie au XVème siècle. Le monastère fut érigé par les descendants de cette famille princière et royale au début du XVIème siècle. Les bâtiments que l'on voit aujourd'hui sont plus récents en raison d'incendies réguliers de la part des Ottomans et des dommages de la Seconde Guerre Mondiale. Les fresques décorant l'église de l'Annonciation sont datées de la restauration post-incendie.
Le centre-Est de la Serbie n'est pas en reste en matière de monastères puisqu'il est possible d'y trouver le monastère de Ravanica, très bel ensemble qui abrite notamment la tombe de Lazar Hrebeljanović, le roi-martyr qui perdit la bataille de Kosovo Polje en 1389, année qui marque le début de l'avancée ottomane en Serbie mais aussi le monastère de Manasija, étroitement lié au précédent cité.
Fondé au début du XVème siècle par le fils de Lazar Hrebeljanović, Stefan Lazarević, le monastère est reconnaissable par son impressionnante fortification qui lui donne des allures de petite forteresse. Les 11 tours de défense rectangulaires rythment l'architecture extérieure et contraste avec l'allure plus sobre et solennelle de l'église de la Sainte Trinité. Les dommages du temps ont fait que seulement un quart des 2000m² de fresques originelles nous soient parvenues. Manasija est probablement le monastère serbe le plus connu en France en raison de l'organisation annuelle d'un festival de chevalerie médiévale du nom de Just Out. Tous les ans, dans un terrain dégagé à proximité du monastères viennent des passionnés du monde entier (dont des français) pour partager leur passion, montrer les armes et artisanats de l'époque et s'adonner à des batailles en armure comme à l'époque. Les soirs sont réservés aux spectacles des guerriers qui se battent au pied des murailles du monastère et permettent un coup de projecteur bien mérité sur un superbe monument et sur la ville de Despotovac où se situe le monastère qui gère parfaitement la tenue de l'évènement depuis déjà 4 années.
Pour les passionnés d'histoire et de spectacle, rendez-vous fin Août à Manasija.
Plus d'informations sur cet article : http://leshistoiresdelame.com/bienvenue-au-festival-des-chevaliers-a-cote-du-monastere-manasija1/
Les monastères serbes orthodoxes figurent également au patrimoine mondial de l'UNESCO à l'image du monastère de Studenica, fier représentant de la célèbre « Vallée des Rois » en Serbie. Cette vallée, c'est celle de l'Ibar, rivière prenant sa source au Monténégro et venant se jeter dans la Morava occidentale près de la ville de Kraljevo et d'un autre monastère, celui de Žiča, reconnaissable à sa couleur rouge flamboyante.
Représenté sur les pièces de 10 dinars, le monastère de Studenica est érigé à la fin du XIIème par Stefan Nemanjić, premier roi de Serbie et frère de Rastko Nemanjić plus connu sous le nom de Saint Sava, fondateur de l'église serbe orthodoxe.
Studenica est de loin le monastère orthodoxe serbe le plus large, le plus important et le plus prestigieux de tous les monastères serbes. C'est là que le patriarcat de Serbie s'est installé au début, faisant du lieu une capitale politique, spirituelle et culturelle.
L'église de la Vierge richement ornée de fresques se distingue par une architecture hétéroclite aussi bien dans le style que dans les matériaux utilisés. D'autres églises, plus modestes ainsi que des cellules complètent le riche complexe de Studenica.
Fait rare, il est possible de dormir à l'intérieur du complexe monacal, dans des lits simples organisés en chambre simple, double ou triple et de se réveiller devant l'un des joyaux de l'architecture et de l'Histoire serbe et surtout avoir l'occasion de dormir à l'intérieur d'un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Bien que situé dans la Vallée des Rois, le monastère de Sopoćani appartient à une autre famille de monastères, ceux des environs de la ville de Novi Pazar. Novi Pazar et plus globalement le Sud-Ouest de la Serbie est encore à dominance musulmane comme si cette région de Serbie était restée du temps des Ottomans. Les jours sont ainsi rythmés par le chant des muezzins qui appellent à la prière 5 fois par jour. Pour autant, c'est dans les environs immédiats de cette ville que l'on trouve 4 autres sites UNESCO, le monastère de Đurđevi stupovi, l'église des Saints Apôtres Pierre et Paul, la forteresse du Vieux Ras (qui était l'ancienne capitale médiévale serbe) et enfin le monastère de Sopoćani qui nous intéresse ici dans le cadre d'un panorama des monastères orthodoxes serbes.
Le monastère de Sopoćani est fondé dans les années 1260 par Uroš Ier Nemanjić, roi serbe de la moitié du XIIIème siècle et plus jeune fils de Stefan Nemanjić, le fondateur de Studenica. Très vite, le monastère fut abandonné en raison de la menace ottomane toujours plus présente, il ne sera restauré qu'au cours du XXème siècle, ce qui causa des dommages irréparables aux fresques qui ornaient les murs de l'église de la Sainte Trinité. Le style Raška, style originaire de l'ensemble qui tire son nom de la région serbe de Rascie où se situe le monastère a été gardé à la suite des rénovations et ce malgré l'édification de la tour-clocher qui permet d'identifier Sopoćani du premier coup d'oeil.
Prendre le temps de visiter Sopoćani, c'est revisiter l'Histoire serbe, entre Novi Pazar l'ottomane et les orthodoxes serbes présents dans les monastères.
Le dernier monastère qu'il convient de citer est celui de Prohor Pčinjski, nous amenant ainsi dans le Sud-Est de la Serbie, à la frontière avec le Kosovo et la Macédoine.
Le monastère de Prohor Pčinjski est édifié au XIème siècle lorsqu'un seigneur byzantin ordonna sa construction pour remercier Prohor qui avait prédit son intronisation.
Cependant, le monastère qu'il est possible de visiter aujourd'hui ne date que de la fin du XVème siècle, puisque les bâtiments n'ont pas survécu à la bataille de Kosovo Polje en 1389. Le décor de fresques a été reproduits à l'identique dans la nouvelle bâtisse en respectant les codes du style pictural de l'établissement originel. L'ensemble architectural et ornemental sert à glorifier Prohor, devenu entre temps Saint Prohor. Des reliques et un ossuaire du saint figurent parmi les trésors les plus importants du monastère.
Que vous soyez croyants ou non, laissez vous porter par le côté mystique de leurs architectures et la beauté de leurs fresques.
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