Les traditions ont une place importante au sein de la société serbe et de ses habitants. C'est pourquoi il y a plusieurs jours dans le calendrier qui constituent de véritables institutions et de belles occasions de se rassembler en famille ou entre amis pour célébrer tous ensemble l'événement en question.
Le saviez-vous ?
Il est important de rappeler avant de citer quelques grandes fêtes traditionnelles majeures serbes que l'église orthodoxe serbe est l'une des rares institutions dans le monde a utilisé le calendrier julien (contre le calendrier grégorien habituel) avec l'église orthodoxe russe, l'église orthodoxe géorgienne, l'église orthodoxe de Jérusalem et la République monastique du Mont Athos. Cela a pour conséquence principale de décaler certains jours par rapport au calendrier que nous connaissons, ainsi Noël est célébré le 7 janvier au lieu du 25 décembre par exemple.
Zoom sur les traditions et coutumes serbes
En parlant de Noël et du 7 janvier, cette fête est l'une des traditions les plus importantes en Serbie. Elle commence la veille, le 6 janvier, jour pendant lequel, l'homme de la maison se rend en forêt pour couper une branche de chêne (le badnjak). Au cours de cette journée, la famille adopte des repas maigres (sans viande ni produit laitier).
Le soir du 6 janvier, il est de coutume de brûler le badnjak, cela peut se faire dans le foyer de la maison en tentant de faire une étincelle dans les flammes pour garantir le bonheur, la santé et la prospérité de la maisonnée. Mais de plus en de plus, les gens se rassemblent sur le parvis de l'église de leur quartier et brûlent leurs branches dans de grands brasiers prévus pour l'occasion.
La journée du 7 janvier est marquée par le personnage du polozajnik (désigné à l'avance par la famille) qui est un messager, comme l'ange qui annonce la nouvelle de la naissance du Christ. Il amène à son tour une branche de chêne, puis se place devant le feu pour prononcer les vœux à la famille. S'en suit un repas de fête où la rakija (eau de vie) coule à flot, où l'on rompt la cesnica (le pain traditionnelle) à la recherche de la pièce de monnaie ou du grain de haricot qui garantit une année chanceuse à celui qui la/le trouve et l'on mange beaucoup. Très souvent, le menu comporte un cochon de lait, des sarmas (feuilles de chou ou de vigne farcies de riz à la viande), du podvarak (sorte de choucroute), de pita, de proja (sorte de pain à la farine de maïs)...
Durant cette journée, il n'est pas rare d'entendre les gens dire « Hristos se rodi ! » (Le Christ est né !), ce à quoi on répond « Vaistinu se rodi ! » (C'est vrai qu'il est né !) et après, tout le monde se souhaite « Srećan Božić ! » (Joyeux Noël !). Les plus croyants se rendent à la messe de Noël.
La slava est un autre jour particulier dans le cœur des Serbes. Il s'agit de la fête du saint patron familial. L'origine de cette fête peut venir de la conversion massive du peuple serbe au IXème siècle qui au moment du baptême s'est choisi un saint patron ou alors d'une saint protecteur issu de la mythologie slave et que l'on transmet de père et fils. Une famille peut posséder plusieurs slava, notamment lorsqu'une femme se marie, sa nouvelle famille adopte généralement sa slava en tant que « slava mineure ».
La tradition veut que la slava se déroule dans la maison de l'homme le plus âgé de la lignée. C'est alors l'occasion de se réunir tous ensemble en famille et entre amis. Les plus croyants iront à l'église pour assister à la liturgie en l'honneur du Saint et demanderont au prêtre de passer par leur slava pour que celui-ci puisse sanctifier le pain et le repas.
Il existe plusieurs petits rituels à la slava que l'on retrouve dans tous les foyers. Il convient d'avoir un haut cierge à la cire d'abeille que l'on allume au début de la festivité. Cela signifie que l'hôte est bienveillant et s'apprête à recevoir en sa demeure comme il se doit. Le pain ou « slavski kolač » est également présent et se remarque par sa richesse décorative. Enfin, le žito est un passage obligatoire pour chaque nouvel arrivant, se saisissant d'une cuillère, la personne vient manger un peu de cette purée de noix et souhaite ensuite une bonne slava aux personnes qui l'invitent.
La suite de la fête est un repas très copieux où les hôtes doivent s'assurer que les convives aient assez de nourriture et de boissons sur la table aussi bien pour ceux présents que pour ceux qui peuvent arriver plus tard. En effet, la particularité de la slava est qu'il n'y a pas véritablement d'heure, ainsi les hôtes se doivent d'être prêts pour assurer un service digne de ce nom à leurs convives tout au long de la journée.
Les principaux patrons qui sont fêtés par les familles sont Saint Jean-Baptiste (Jovanjdan, 20 janvier), Saint Georges (Đurđevdan, 6 mai), Saint Dimitri (Mitrovdan, 8 novembre), Saint Michel l'Archange (Aranđelovdan, 21 novembre) et Saint Nicolas (Nikoljdan, 19 décembre).
La période de Pâques est très importante pour les Serbes qui la célèbre grandement. Les festivités débutent à la fin du Grand Carême avec le Samedi de Lazare (8 jours avant Pâques, commémoration de la résurrection de Lazare). À cette occasion, les enfants portent les habits traditionnels accompagnés de bandelettes et d'une cloche à leur cou pour annoncer l'arrivée du Christ. Lors de la messe liturgique, le prêtre rompt les rameaux qu'il parsème dans l'église et qu'il vient donner au fidèle afin qu'il puisse prier et le donner en offrande à l'icône.
Généralement un grand feu est organisé pour chasser le mauvais œil pendant que les enfants marchent autour de l'église en récitant des chants. Il est de coutume également d'organiser une procession de six jeunes femmes, vierges, pour rendre hommage. S'en suit un grand festin.
Le jour suivant correspond au Dimanche des Rameaux (7 jours avant Pâques), le jour où le Christ est rentré à Jérusalem. Ce jour marque le début de la semaine sainte.
Si le lundi, mardi et mercredi sont moins important, les festivités débutent au Jeudi saint (3 jours avant Pâques), jour où le Christ préside son dernier repas avec ses apôtres.
Le vendredi saint (2 jours avant Pâques), qualifié de jour le plus triste de la chrétienté correspond à la Crucifixion du Christ. C'est également à ce moment-là que les familles commencent à décorer les œufs. Ces derniers sont cuits avec des oignons afin que la coquille se teinte de rouge, rappelant le sang du Christ versé. Un œuf est alors mis de côté et sera gardé toute l'année pour assurer le bonheur, la santé et la prospérité du foyer. Les autres peuvent être peints, monochromes ou avec motifs.
Le samedi saint (veille de Pâques) est consacré à la purification et au rangement de la maison. Les mères de famille commencent généralement à préparer le repas du lendemain ce jour-ci.
Le dimanche de Pâques est un jour de grande fête où l'on célèbre la Résurrection du Christ. Les plus croyants se rendent à la messe liturgique où le prêtre vient bénir les œufs décorés par la famille. De retour à la maison, les enfants jouent au « jeu de l’œuf » qui consiste à prendre un œuf par une extrémité et à venir taper sur l'extrémité de l’œuf de son « adversaire ». Le gagnant est celui dont la coquille de l’œuf ne s'est pas brisée. C'est aussi le temps où l'on s'échange réciproquement des œufs pour garantir le bonheur, la santé et la prospérité auprès de sa famille et de ses amis. Au cours de cet échange, on se dit « Hristos Vaskrse ! » (Le Christ est ressuscité !), ce à quoi on se doit de répondre « Vaistinu vaskrse ! » (C'est vrai qu'il est ressuscité !).
Le repas peut alors commencer où l'agneau à une place de choix au milieu de salades, de légumes et de plusieurs desserts. Il est de coutume de mettre un panier avec les œufs peints et reçus en échange en centre de table.
La dernière grande fête traditionnelle qu'il convient de mentionner est celle de Vidovdan qui a déjà fait l'office d'un article sur notre site, que nous vous invitons à consulter.
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