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Le nom officiel du pays est Ancienne République Yougoslave de Macédoine (ARYM ou FYROM en anglais). Ce nom est issu de la région antique de Macédoine qui recouvrait alors le territoire national actuel, l'ouest de la Bulgarie et une grande partie du nord de la Grèce. Après avoir déclaré son indépendance de la Fédération de Yougoslavie en 1991, la République de Macédoine entre dans le concert des nations et intègre l'ONU sous le nom de Macédoine. Cette dénomination est rapidement contestée par la Grèce voisine qui considère que ce nouvel Etat s'approprie un nom, des symboles (comme Alexandre le Grand) et un hymne appartenant aux grecs et non aux slaves. Les discussions sur la question sont encore en cours, de plus en plus d'Etats membres de l'ONU reconnaissent l'appellation de République de Macédoine, mais d'autres comme la France n'accepte pas cette dénomination.
La Macédoine, en tant qu'Etat, est l'un des plus petits pays d'Europe. Avec un peu moins de 25 000 km², sa superficie est comparable à celle de la région Auvergne et est, de ce fait, 25 fois inférieure à la superficie du territoire français. Le pays est frontalier de la Grèce au sud, de l'Albanie à l'ouest, de la République du Kosovo au nord-ouest, de la Serbie au nord-est et de la Bulgarie à l'est. Sans accès à la mer, la République de Macédoine a une forme quasiment ronde et se situe au carrefour des cultures hellènes, albanaises et slaves.
Le climat de Macédoine connaît trois dominantes : un climat continental au nord du pays dans la région de Skopje, un climat méditerranéen au sud, grâce à la proximité de la Mer Egée et de la Mer Adriatique et un climat montagnard sur les sommets des montagnes. Le climat est tempéré par des entrées maritimes dans la Vallée du Vardar (Mer Egée), dans la région d'Ohrid (Mer Adriatique) et, dans une moindre mesure, dans les régions du nord-est formant une continuité avec la plaine de Thrace située en Bulgarie (Mer Noire). De ces caractéristiques découle une agriculture variée qui est toutefois limitée par l'important relief du pays.
Le relief macédonien est marqué par de nombreux massifs montagneux présents sur la quasi-totalité du territoire national. Ce sont ainsi plus de 30 sommets qui dépassent les 2000 mètres d'altitude sans toutefois dépasser les 3000 mètres (le Mont Korab est le point culminant du pays à 2764 mètres d'altitude). Les reliefs les plus marqués se trouvent à l'ouest de la Vallée du Vardar qui scinde le pays en deux parties distinctes. Le Vardar est le principal fleuve de Macédoine, il prend sa source dans les montagnes du nord-est du pays, passe à Skopje puis traverse la Macédoine du nord au sud avant de se jeter dans la Mer Egée. Le bassin du Vardar couvre 80% de la superficie du pays, la vallée creusée par le fleuve constitue aussi le principal axe de communication à travers le territoire national. Du fait de ses nombreuses variations au fil des ères géologiques, le Vardar a déposé une importante quantité d'alluvions sur le territoire macédonien qui favorisent l'activité agricole.
Outre le Vallée du Vardar où se trouvent des municipalités comme Gostivar, Skopje (la capitale) ou Veles, trois entités, relativement planes, accueillent les principaux bassins de populations de province. Il s'agit de la plaine de Pélagonie au sud, de la région des lacs de Ohrid et Prespa à l'extrême sud-ouest du pays et de la plaine du Polog au nord-ouest. Les vallées dans ces régions ont été creusées par les affluents du Vardar dans les montagnes calcaires particulièrement érosives de l'ouest du pays.
Enfin, le relief du pays est aussi marqué par une forte activité sismique ayant détruit bon nombre de monuments, monastères voire villes au fil des siècles.
Skopje est, depuis 1991, la capitale de l'Etat indépendant de Macédoine. La décision d'installer les organes gouvernementaux dans cette ville s'est prise naturellement au vue de la taille de la ville (au moins dix fois plus peuplée que les villes secondaires du pays) et de son influence économique et culturelle sur l'ensemble de la Macédoine. Skopje est le centre d'une aire urbaine de plus d'un million d'habitants (la moitié du pays) dont près de 700 000 vivent dans la ville à proprement dite.
Skopje est organisée de part et d'autres du fleuve Vardar, l'occupation de cette région s'est organisée dès l'antiquité avec l'ancienne cité romaine de Scupi créée au Ier siècle ap-JC et qui fut abandonnée au début du VIème siècle suite à un tremblement de terre. L'actuelle Skopje fut alors reconstruite un peu plus loin. Durant les siècles suivants, la ville passa successivement dans les mains bulgares, byzantines, serbes (Skopje fut un temps la capitale de l'Empire Serbe), ottomanes, de nouveau serbes et yougoslaves (bien que cette dernière période résulte plus d'une fédération d'Etats). Durant la période yougoslave, Skopje est déjà la capitale de la République socialiste de Macédoine, elle conservera ce statut à l'indépendance de 1991.
Un événement majeur de l'histoire de la ville est le tremblement de terre de 1963 qui la détruisit à 80% ! Bien que la reprise économique ait été soutenue durant la période de reconstruction, l'architecture de Skopje depuis cette date est parfois vue comme anarchique et sans harmonie. Depuis les années 2000, un vaste plan urbanistique tend à donner un nouveau visage à Skopje (projet Skopje 2014). Il se base sur l'affirmation de l'identité nationale par le biais de symboles forts... largement contestés par l'Etat grec.
Les principaux sites touristiques de la capitale sont le vieux bazar, la forteresse Kale, le Pont de pierre sur le Vardar, la Place Macedonia et le Musée Mère Teresa qui rend hommage à Anjezë Gonxhe Bojaxhiu, lauréate du prix Nobel de la paix 1979 et béatifiée par Jean-Paul II en 2003. Mère Teresa est effectivement née en 1910 à Skopje !
Les villes secondaires de Macédoine sont Bitola (74 000 habitants), Koumanovo (70 000 hab), Prilep (66 000 hab) et Tetovo (52 000 hab). Les villes plus petites comptent moins de 50 000 habitants.
Du fait de sa taille restreinte, la République de Macédoine ne possède aucun échellon administratif entre les organes nationaux et municipaux. Elle compte bien 8 régions statistiques mais celles-ci n'ont aucune visée administrative et ne sont utilisées que dans un but de comparaison statistiques entre les diverses régions européennes. La Macédoine ne compte en revanche que 80 municipalités qui regroupent un nombre important de villages. A titre de comparaison la région Auvergne (qui possède une superficie quasi-identique à la Macédoine) compte plus de 1300 communes. Aussi, la commune de Prilep se classerait au premier rang des plus grandes communes de France si elle se trouvait sur notre territoire !
Seule Skopje possède un statut particulier puisque la municipalité regroupe une dizaine de communes de l'agglomération.
La République de Macédoine a connu une forte croissance démographique durant la période yougoslave qui a eu pour conséquence le franchissement de la barre des 2 millions d'habitants à la fin du XXème siècle. Depuis plusieurs dizaines d'années la courbe de croissance démographique a tendance à s'infléchir du fait de la transition brutale vers l'économie de marché.
D'un point de vue ethnographique, la Macédoine est, comme la plupart des pays des Balkans, un carrefour des peuples. Les macédoniens constituent le premier groupe ethnique mais avec seulement 60% de la population! 25% de la population se revendiquent comme albanais, 4% comme turcs, 3% comme roms et moins de 0.5% de la population se déclarent valaques, serbes ou bosniaques.
A l'origine, l'Etat macédonien ne reconnaissait que peu de droits à ces minorités, diverses insurrections de la population albanaise, en 2001 par exemple, ont poussé les autorités gouvernementales à accorder plus de droits et de reconnaissances aux minorités du pays.
La Macédoine est d'ailleurs souvent citée en exemple dans les Balkans pour l'intégration de la population rrom et une des communes de l'aire urbaine skopiote a notamment accepté la langue Romani comme langue officielle.
Deux groupes religieux sont largement majoritaires, il s'agit de l'Eglise Orthodoxe macédonienne et de l'Islam qui attire respectivement 64% et 33% de la population du pays tandis que seuls 2% des macédoniens se disent athées. Cette répartition est la source de l'antagonisme palpable entre macédoniens, à majorité orthodoxe, et les albanais, turcs et roms généralement musulmans.
Les régions centre et est du pays sont à large majorité orthodoxe tandis que les zones de confins avec l'Albanie et le Kosovo sont généralement des bastions musulmans. Malgré des affrontements à caractère religieux il y a plus de 10 ans dans la région, le calme semble être revenu et ces deux populations acceptent de vivre ensemble.
Le macédonien est la langue majoritaire dans le pays. Il s'agit d'une langue slave possédant de très fortes similitudes avec la langue bulgare ainsi que les autres langues balkaniques. Le macédonien s'écrit avec l'alphabet cyrillique et demeure la seule langue reconnue par les autorités nationales. Cependant, de nombreuses langues et dialectes sont parlés dans le pays comme l'albanais, le turc, le romani, l'aroumain ou le serbe.
Depuis 1993, le Denar macédonien a fait son apparition dans la jeune république. Tout d'abord sujet à une forte inflation, il a ensuite été indexé sur le mark allemand puis sur l'euro à sa création, ce qui permet au pays de connaître une inflation stable et raisonnable.
Il n'existe aucun décalage horaire entre Paris et Skopje !
La République de Macédoine est un Etat démocratique de type parlementaire. Le président de la République est élu pour 5 ans au suffrage universel direct. Le pouvoir législatif quant à lui est assuré par les 120 membres de l'Assemblée de la République de Macédoine, élue elle aussi au suffrage universel direct tous les 4 ans. Enfin, le pouvoir judiciaire est à la charge de juges élus par l'Assemblée précédemment citée.
Apparue il y a seulement quelques dizaines d'années, la République de Macédoine possède pourtant une histoire millénaire empreinte des diverses civilisations l'ayant traversé.
7000 av JC - Premières traces de présence humaine.
3000 av JC - Création de Kokino, le 4ème plus ancien observatoire mégalithique au monde selon la NASA.
IVème siècle av JC - Le Royaume de Macédoine est créé au nord de la Grèce qui possède une forte influence sur celui-ci.
358 av JC - Philippe II de Macédoine conquiert la région.
336 av JC - Décès de Philippe II de Macédoine, Alexandre le Grand devient roi de Macédoine.
334 av JC - Après avoir sécurisé son statut du roi de Macédoine, Alexandre le Grand part en conquête en Asie.
323 av JC - Mort d'Alexandre le Grand, le Royaume de Macédoine est de plus en plus affaibli.
168 av JC - Les romains prennent possession de la région qui devient l'une des nombreuses provinces romaines. Des cités comme Scupi, Heraclea Lyncestis ou Stobi sont créées.
395 - L'empire romain est divisé en deux, le territoire de l'actuelle Macédoine passe sous la domination byzantine.
VIIème siècle - Des tribus slaves s'installent progressivement dans les Balkans.
IXème siècle - Le Tsar bulgare Siméon Ier prend possession de la région.
IXème siècle - L'alphabet glagolitique, ancêtre de l'alphabet cyrillique, est créé par Cyrille et Méthode.
Xème siècle - Ohrid devient la capitale de l'Etat bulgare.
Xème - XIVème siècle - La région passe successivement dans les mains d'envahisseurs normands, bulgares et serbes.
1346 - 1392 - Skopje est la capitale de l'Empire Serbe.
1371 - Victoire ottomane à la bataille de la Maritsa.
XVème et XVIème siècles - La Macédoine profite d'une forte croissance économique. La liberté de culte est accordée par les turcs.
1564 - Révolte slave en Macédoine, les turcs reprennent rapidement le contrôle de la région.
1689 - Insurrection des haïdouks appuyés par les autrichiens. Les turcs récupèrent progressivement les territoires de Macédoine.
Milieu du XIXème siècle - Les Serbes, les Grecs et les Bulgares tentent d'assimiler les populations macédoniennes.
Fin du XIXème et début du XXème siècle - Le peuple de Macédoine traverse une crise identitaire. Des groupes nationalistes naissent et s'insurgent.
1878 - Sur le déclin l'Empire Ottoman est battu par l'armée russe.
1893 - Naissance de l'Organisation révolutionnaire macédonienne.
1910 - Naissance de Mère Teresa à Skopje.
1912 - Vainqueurs de l'Empire Ottoman, la Grèce, la Bulgarie et la Serbie se partagent la Macédoine. L'année suivante, la Bulgarie souhaitant récupérer des territoires attaque ses anciens alliés et est défaite.
1914 - 1918 - La Bulgarie, allié de l'Autriche- Hongrie, attaque de nouveau la région. La Macédoine serbe (territoire de l'actuelle Macédoine) est libérée en 1918. Elle est assimilée au Royaume Serbe puis au Royaume de Yougoslavie en 1929. La Macédoine de l'Egée est donnée à la Grèce et la Macédoine du Pirin à la Bulgarie.
Entre-deux-guerres - La Macédoine ne connaît qu'un très faible développement économique.
1941 - 1944 - La Macédoine est tout d'abord prise par la Bulgarie et l'Albanie pour être ensuite reprise par les armées yougoslaves.
1945 - Création de la République fédérative populaire de Yougoslavie à laquelle est intégrée la République socialiste de Macédoine. Le pays est alors dans un état social et économique catastrophique.
1953 - 1980 - La politique titiste apaise les tensions nationalistes entre albanais et macédoniens et favorise le développement économique et social.
1963 - Un tremblement de terre détruit 80% de Skopje. La reconstruction s'accompagne d'un embellissement économique.
Années 1980 - La Yougoslavie connait une crise qui conduira à son affaiblissement. Après la mort de Tito les revendications albanaises et macédoniennes se réveillent peu à peu.
1991 - La République de Macédoine devient indépendante. Elle fait rapidement face aux revendications albanaises et aux oppositions grecques vis-à-vis de son nom et de ses symboles. Le désaccord avec les grecs conduira à l'adoption du terme d'Ancienne République Yougoslave de Macédoine à l'échelle internationale.
1991 - 2001 - Les conflits successifs en ex-Yougoslavie entrave le développement économique du pays.
2001 - Affrontements dans le nord du pays entre l'armée et des insurgés albanais du Kosovo souhaitant annexer les régions où se trouvent des populations albanaises. Ces affrontements conduiront à une plus grande reconnaissance des droits des albanais de Macédoine.
2004 - La Macédoine devient candidate à une adhésion à l'Union Européenne.
2004 - Lancement du projet Skopje 2014 visant à donner un nouveau visage à la capitale macédonienne encore meurtrie par le tremblement de terre de 1963.
La Macédoine est un Etat jeune mais dont l'histoire est bien ancrée dans celle des Balkans. Passé entre plusieurs mains, ce territoire s'est imbibée de diverses cultures tout en se forgeant une identité propre. Accusée de voler des symboles nationaux grecs, la République de Macédoine possède à coup sûr des trésors inestimables dans ses campagnes profondes où l'architecture traditionnelle se mêle aux savoir-faire artisanaux.
Les églises et monastères ancestraux et parfois millénaires marquent le paysage architectural de Macédoine tout comme les mosquées construites à une époque plus récente. Les édifices orthodoxes sont, dans leur grande majorité, construits en style byzantin comme l'Eglise Saint-Jean de Kaneo à Ohrid. Dans les montagnes du pays se retrouvent une foule de monastères qui ont résisté plusieurs siècles durant à l'occupation ottomane. Ces éléments d'architecture sont des repères artistiques pour les macédoniens (notamment pour la grande finesse des fresques intérieures) mais aussi des marqueurs identitaires qui ont traversé les siècles.
Dans les villes, l'influence turque se fait partout sentir. Les minarets des mosquées sont bien sûr les premiers éléments remarquables, ils dominent les cités et les églises orthodoxes comme le veut la tradition de l'époque. Dans les centres anciens, l'ambiance orientale est partout présente, les hammams, les caravansérails, les marchés couverts et les bazars en extérieur sont présents dans la majorité des villes du pays. Les macédoniens cherchent désormais à protéger ce patrimoine qui fait la diversité et l'intérêt de leur culture, malgré le souvenir des siècles d'oppression.
Enfin, les nouveaux centres-villes sont aussi marqués par l'architecture communiste de l'époque titiste. Ce constat est d'autant plus vrai à Skopje, ville détruite à 80% en 1963 par un tremblement de terre, qui a totalement changé de visage ces dernières décennies et est encore actuellement en pleine mutation.
Ces deux arts s'orientent principalement sur des représentations religieuses en République de Macédoine. Essentiellement développées à partir du XVème siècle ces pratiques ont orné les monastères et églises du pays. A cette époque, les ottomans laissèrent eux aussi une trace de leur passage par la décoration de leurs mosquées, le plus bel exemple étant la mosquée peinte de Tetovo.
Aussi à une période plus récente, des artistes expressionnistes, ayant souvent étudié à l'étranger, ont participé au développement des mouvements artistiques tout en se détachant de l'influence orthodoxe.
Autrefois très riche, l'artisanat macédonien a connu des moments difficiles durant la période communiste et peine à s'en relever. Malgré tout, certains savoir-faire traditionnels restent vivaces dans le pays.
Il ne serait pas possible de parler de littérature sans évoquer Cyrille et Méthode ainsi que de leurs disciples Clément et Naum qui ont créé puis adapté l'alphabet cyrillique aux langues slaves. C'est donc à partir du IVème siècle, dans la région d'Ohrid, qu'apparaissent les premiers écrits macédoniens, à une époque où la conscience macédonienne n'existe d'ailleurs pas encore !
A l'époque médiévale, l'essor des cultures slaves rejaillit sur la Macédoine où de nombreux textes sont alors rédigés en vieux slavon. En revanche, les siècles de domination ottomane puis les politiques d'assimilation bulgares, serbes et grecques auront tendance à limiter le développement d'une littérature macédonienne.
Les écrivains macédoniens ne purent ainsi réellement s'exprimer qu'une fois leur langue et leur identité reconnues par la Fédération de Yougoslavie en 1945. Les dialectes de tout le pays sont alors codifiés par Blaze Koneski qui donne naissance à la langue macédonienne ! A partir de ce moment, les poésies, romans et nouvelles, produits de la culture macédonienne, arrivent peu à peu sur les étals des libraires et des auteurs comme Branko Pendovski, Vlado Maleski ou Slavko Janeski se font connaître.
La musique traditionnelle de Macédoine est intimement liée à la culture rurale du pays et aux danses de villages. Durant les siècles d'occupation turque, les macédoniens ont connu peu de contacts culturels avec l'occident et peu de musiciens sortaient des standards traditionnels et folkloriques. De ce fait, le style macédonien est resté pur et largement intégré dans les styles typiques des Balkans.
La musique turque a largement influencé les rythmes et les instruments des musiciens macédoniens. Des instruments comme la zurna ou la gaïda sont ainsi encore utilisé dans les fêtes de villages et événements traditionnels.
Il ne faut bien sûr pas oublier la musique tsigane balkanique qui trouve un formidable écho en Macédoine. Cette musique diffère de la musique traditionnelle macédonienne car elle s'est d'autant plus imprégnée des rythmes orientaux. Des chanteurs comme Esma Redzepova ou le groupe Kocani Orkestar sont les principaux représentants de musique tsigane orientale, dans les Balkans et ailleurs.
Ces dernières années, les musiques pop, rock ou électro ont fait leur arrivée en Macédoine et ont en partie bouleversé les repères musicaux des plus anciens. Ces musiques jouent souvent sur le mélange entre musiques traditionnelles locales et rythmes occidentaux.
L'histoire du cinéma macédonien commence en 1905 avec les premières projections de films traitant de la vie traditionnelle macédonienne par les frères Manakis. Jusqu'en 1945, le cinéma local se développe doucement, quelques documentaires sont tournés et son présentés dans les cinémas des grandes villes. Durant la période titiste, à l'exception de quelques œuvres, les films macédoniens visent plus à construire une identité nationale qu'à promouvoir la culture. Il faudra attendre les années 1980 pour que des cinéastes osent sortir des sentiers battus et les années 90/ 2000 iront dans la même sens. Le film Before the rain (1994) de Milcho Mancheveski, reste à ce jour vu comme le précurseur de ce nouveau cinéma puisqu'il fut couronné de succès à la Mostra de Venise et nominé aux Oscars.
Jusqu'en 1945, la Macédoine était souvent décrit comme un pays arriéré où seule l'agriculture, souvent vivrière, permettait de garantir des ressources aux habitants. L'industrialisation était particulièrement faible et le sort du pays était principalement lié à ceux de la Serbie, de la Grèce et de la Bulgarie.
De 1945 à 1980 et la mort du leader yougoslave Josip Broz Tito, la Macédoine s'industrialise peu à peu. Ce relatif embellissement économique met un voile sur les tensions ethniques mais la Macédoine reste toujours le pays le plus pauvre de Yougoslavie.
Durant les années 80, la Yougoslavie connaît un fort ralentissement économique, l'économie macédonienne particulièrement exposée et subit de plein fouet ces difficultés économiques.
Economiquement parlant, la période suivant l'indépendance est difficile pour le pays. Soumise à un fort taux d'inflation et de chômage, la Macédoine subit les conséquences des guerres de Yougoslavie (sans y être tout d'abord impliquée) puis voit la Grèce lancer un embargo en raison de la dénomination du pays. La Macédoine est alors isolée politiquement et économiquement, elle ne peut se tourner vers ses voisins ni vers l'occident avec qui elle a entretenu de faibles relations durant les précédentes décennies.
Au début des années 2000, alors que les tensions entre serbes, kosovars, bosniaques, croates et slovènes se sont apaisées, des affrontements se déclenchent en 2001 dans le nord du pays entre des indépendantistes albanais et les forces macédoniennes. Ces derniers événements se concluront par les accords d'Ohrid. Bien qu'ils aient permis des avancées sociales pour la reconnaissance des minorités albanaises de Macédoine, ces affrontements ont eu un effet désastreux pour l'économie locale et pour l'image du pays en Europe.
Depuis 2004, la Macédoine est candidate à une adhésion à l'Union Européenne. Un grand nombre de directives politiques vont dans le sens des demandes de l'Union Européenne et du Front Monétaire International. Grâce à ces actions la croissance du PIB s'est stabilisé durant les années 2000 mais l'économie macédonienne reste fragile ce qu'a largement montré la récente crise économique mondiale.
De nombreux problèmes économiques restent à régler dans le pays. Son économie est encore largement tournée vers le secteur primaire qui représente 20% des emplois tandis que les ressources industrielles issues de la période communiste sont souvent obsolètes. La Macédoine cherche actuellement à s'affirmer comme une destination de main-d'œuvre peu chère pour les entreprises européennes. De même, le tourisme, qui représente aujourd'hui une faible part de l'économie, pourrait devenir à l'avenir un important moteur de la croissance.
En revanche, comme de nombreux pays des Balkans, la Macédoine reste gangrénée par la corruption et l'économie souterraine qui limitent les ressources financières étatiques.
Bien que le territoire de la République de Macédoine soit particulièrement restreint, celui-ci accueille une grande diversité culturelle issue des peuples des Balkans et d'Orient. Les voyageurs associent souvent, au premier abord, la Macédoine à l'illustre Alexandre le Grand, l'un des plus grands conquérants de l'histoire antique. La Macédoine est aussi une terre de rencontre des cultures slave, turc, hellène, byzantine et albanaise au cœur de la péninsule balkanique.
Longtemps oubliée des circuits touristiques, le pays revient sur le devant de la scène grâce à un extraordinaire patrimoine culturel que les autorités locales prennent désormais soin de valoriser. Plusieurs villes et sites culturels sont ainsi de plus en plus connus des touristes étrangers :
- Skopje, une capitale dynamique en pleine mutation
- Ohrid (Unesco), la capitale touristique et culturelle de la jeune république
- Bitola, une ville fortement influencée par la culture française
- Les monastères de Naum, Saint Panteleimon de Nerezi, Treskavets ou Saint-Jean Bigorski
- Les domaines vinicoles de la vallée du Vardar
- Les villages traditionnels de Mavrovo, Trpejca, Lazaropole, Brajcino ou Galicnik
Malgré tout, la jeune république nommée Ancienne République Yougoslave de Macédoine à l'échelle internationale a parfois du mal à situer sa culture propre vis-à-vis de ses puissants voisins comme la Grèce. Le terme de Macédoine est en effet source de conflit puisque le pays ne recouvre qu'une partie de la région antique de Macédoine d'où elle tire son histoire et son nom.
L'époque antique a été particulièrement mouvementée dans la région, divers sites archéologiques attribués aux grecs et aux romains jalonnent ainsi le pays tels Scupi, Stobi ou Heraclea Lyncestis. La Macédoine est une terre de mélanges culturels longtemps endormis sous les dominations ottomane et yougoslave mais qui ressurgissent depuis l'indépendance de ce pays méconnu.
Au fil des méandres du Vardar ou des petits vallons creusés dans les montagnes ce sont des petits endroits de paradis que vous rencontrerez. Vous y découvrirez la culture rurale locale comme la grandeur des civilisations de l'antiquité qui ont fait la Macédoine.
Le nom officiel du pays est Ancienne République Yougoslave de Macédoine (ARYM ou FYROM en anglais). Ce nom est issu de la région antique de Macédoine qui recouvrait alors le territoire national actuel, l'ouest de la Bulgarie et une grande partie du nord de la Grèce. Après avoir déclaré son indépendance de la Fédération de Yougoslavie en 1991, la République de Macédoine entre dans le concert des nations et intègre l'ONU sous le nom de Macédoine. Cette dénomination est rapidement contestée par la Grèce voisine qui considère que ce nouvel Etat s'approprie un nom, des symboles (comme Alexandre le Grand) et un hymne appartenant aux grecs et non aux slaves. Les discussions sur la question sont encore en cours, de plus en plus d'Etats membres de l'ONU reconnaissent l'appellation de République de Macédoine, mais d'autres comme la France n'accepte pas cette dénomination.
La Macédoine, en tant qu'Etat, est l'un des plus petits pays d'Europe. Avec un peu moins de 25 000 km², sa superficie est comparable à celle de la région Auvergne et est, de ce fait, 25 fois inférieure à la superficie du territoire français. Le pays est frontalier de la Grèce au sud, de l'Albanie à l'ouest, de la République du Kosovo au nord-ouest, de la Serbie au nord-est et de la Bulgarie à l'est. Sans accès à la mer, la République de Macédoine a une forme quasiment ronde et se situe au carrefour des cultures hellènes, albanaises et slaves.
Le climat de Macédoine connaît trois dominantes : un climat continental au nord du pays dans la région de Skopje, un climat méditerranéen au sud, grâce à la proximité de la Mer Egée et de la Mer Adriatique et un climat montagnard sur les sommets des montagnes. Le climat est tempéré par des entrées maritimes dans la Vallée du Vardar (Mer Egée), dans la région d'Ohrid (Mer Adriatique) et, dans une moindre mesure, dans les régions du nord-est formant une continuité avec la plaine de Thrace située en Bulgarie (Mer Noire). De ces caractéristiques découle une agriculture variée qui est toutefois limitée par l'important relief du pays.
Le relief macédonien est marqué par de nombreux massifs montagneux présents sur la quasi-totalité du territoire national. Ce sont ainsi plus de 30 sommets qui dépassent les 2000 mètres d'altitude sans toutefois dépasser les 3000 mètres (le Mont Korab est le point culminant du pays à 2764 mètres d'altitude). Les reliefs les plus marqués se trouvent à l'ouest de la Vallée du Vardar qui scinde le pays en deux parties distinctes. Le Vardar est le principal fleuve de Macédoine, il prend sa source dans les montagnes du nord-est du pays, passe à Skopje puis traverse la Macédoine du nord au sud avant de se jeter dans la Mer Egée. Le bassin du Vardar couvre 80% de la superficie du pays, la vallée creusée par le fleuve constitue aussi le principal axe de communication à travers le territoire national. Du fait de ses nombreuses variations au fil des ères géologiques, le Vardar a déposé une importante quantité d'alluvions sur le territoire macédonien qui favorisent l'activité agricole.
Outre le Vallée du Vardar où se trouvent des municipalités comme Gostivar, Skopje (la capitale) ou Veles, trois entités, relativement planes, accueillent les principaux bassins de populations de province. Il s'agit de la plaine de Pélagonie au sud, de la région des lacs de Ohrid et Prespa à l'extrême sud-ouest du pays et de la plaine du Polog au nord-ouest. Les vallées dans ces régions ont été creusées par les affluents du Vardar dans les montagnes calcaires particulièrement érosives de l'ouest du pays.
Enfin, le relief du pays est aussi marqué par une forte activité sismique ayant détruit bon nombre de monuments, monastères voire villes au fil des siècles.
Skopje est, depuis 1991, la capitale de l'Etat indépendant de Macédoine. La décision d'installer les organes gouvernementaux dans cette ville s'est prise naturellement au vue de la taille de la ville (au moins dix fois plus peuplée que les villes secondaires du pays) et de son influence économique et culturelle sur l'ensemble de la Macédoine. Skopje est le centre d'une aire urbaine de plus d'un million d'habitants (la moitié du pays) dont près de 700 000 vivent dans la ville à proprement dite.
Skopje est organisée de part et d'autres du fleuve Vardar, l'occupation de cette région s'est organisée dès l'antiquité avec l'ancienne cité romaine de Scupi créée au Ier siècle ap-JC et qui fut abandonnée au début du VIème siècle suite à un tremblement de terre. L'actuelle Skopje fut alors reconstruite un peu plus loin. Durant les siècles suivants, la ville passa successivement dans les mains bulgares, byzantines, serbes (Skopje fut un temps la capitale de l'Empire Serbe), ottomanes, de nouveau serbes et yougoslaves (bien que cette dernière période résulte plus d'une fédération d'Etats). Durant la période yougoslave, Skopje est déjà la capitale de la République socialiste de Macédoine, elle conservera ce statut à l'indépendance de 1991.
Un événement majeur de l'histoire de la ville est le tremblement de terre de 1963 qui la détruisit à 80% ! Bien que la reprise économique ait été soutenue durant la période de reconstruction, l'architecture de Skopje depuis cette date est parfois vue comme anarchique et sans harmonie. Depuis les années 2000, un vaste plan urbanistique tend à donner un nouveau visage à Skopje (projet Skopje 2014). Il se base sur l'affirmation de l'identité nationale par le biais de symboles forts... largement contestés par l'Etat grec.
Les principaux sites touristiques de la capitale sont le vieux bazar, la forteresse Kale, le Pont de pierre sur le Vardar, la Place Macedonia et le Musée Mère Teresa qui rend hommage à Anjezë Gonxhe Bojaxhiu, lauréate du prix Nobel de la paix 1979 et béatifiée par Jean-Paul II en 2003. Mère Teresa est effectivement née en 1910 à Skopje !
Les villes secondaires de Macédoine sont Bitola (74 000 habitants), Koumanovo (70 000 hab), Prilep (66 000 hab) et Tetovo (52 000 hab). Les villes plus petites comptent moins de 50 000 habitants.
Du fait de sa taille restreinte, la République de Macédoine ne possède aucun échellon administratif entre les organes nationaux et municipaux. Elle compte bien 8 régions statistiques mais celles-ci n'ont aucune visée administrative et ne sont utilisées que dans un but de comparaison statistiques entre les diverses régions européennes. La Macédoine ne compte en revanche que 80 municipalités qui regroupent un nombre important de villages. A titre de comparaison la région Auvergne (qui possède une superficie quasi-identique à la Macédoine) compte plus de 1300 communes. Aussi, la commune de Prilep se classerait au premier rang des plus grandes communes de France si elle se trouvait sur notre territoire !
Seule Skopje possède un statut particulier puisque la municipalité regroupe une dizaine de communes de l'agglomération.
La République de Macédoine a connu une forte croissance démographique durant la période yougoslave qui a eu pour conséquence le franchissement de la barre des 2 millions d'habitants à la fin du XXème siècle. Depuis plusieurs dizaines d'années la courbe de croissance démographique a tendance à s'infléchir du fait de la transition brutale vers l'économie de marché.
D'un point de vue ethnographique, la Macédoine est, comme la plupart des pays des Balkans, un carrefour des peuples. Les macédoniens constituent le premier groupe ethnique mais avec seulement 60% de la population! 25% de la population se revendiquent comme albanais, 4% comme turcs, 3% comme roms et moins de 0.5% de la population se déclarent valaques, serbes ou bosniaques.
A l'origine, l'Etat macédonien ne reconnaissait que peu de droits à ces minorités, diverses insurrections de la population albanaise, en 2001 par exemple, ont poussé les autorités gouvernementales à accorder plus de droits et de reconnaissances aux minorités du pays.
La Macédoine est d'ailleurs souvent citée en exemple dans les Balkans pour l'intégration de la population rrom et une des communes de l'aire urbaine skopiote a notamment accepté la langue Romani comme langue officielle.
Deux groupes religieux sont largement majoritaires, il s'agit de l'Eglise Orthodoxe macédonienne et de l'Islam qui attire respectivement 64% et 33% de la population du pays tandis que seuls 2% des macédoniens se disent athées. Cette répartition est la source de l'antagonisme palpable entre macédoniens, à majorité orthodoxe, et les albanais, turcs et roms généralement musulmans.
Les régions centre et est du pays sont à large majorité orthodoxe tandis que les zones de confins avec l'Albanie et le Kosovo sont généralement des bastions musulmans. Malgré des affrontements à caractère religieux il y a plus de 10 ans dans la région, le calme semble être revenu et ces deux populations acceptent de vivre ensemble.
Le macédonien est la langue majoritaire dans le pays. Il s'agit d'une langue slave possédant de très fortes similitudes avec la langue bulgare ainsi que les autres langues balkaniques. Le macédonien s'écrit avec l'alphabet cyrillique et demeure la seule langue reconnue par les autorités nationales. Cependant, de nombreuses langues et dialectes sont parlés dans le pays comme l'albanais, le turc, le romani, l'aroumain ou le serbe.
Depuis 1993, le Denar macédonien a fait son apparition dans la jeune république. Tout d'abord sujet à une forte inflation, il a ensuite été indexé sur le mark allemand puis sur l'euro à sa création, ce qui permet au pays de connaître une inflation stable et raisonnable.
Il n'existe aucun décalage horaire entre Paris et Skopje !
La République de Macédoine est un Etat démocratique de type parlementaire. Le président de la République est élu pour 5 ans au suffrage universel direct. Le pouvoir législatif quant à lui est assuré par les 120 membres de l'Assemblée de la République de Macédoine, élue elle aussi au suffrage universel direct tous les 4 ans. Enfin, le pouvoir judiciaire est à la charge de juges élus par l'Assemblée précédemment citée.
Apparue il y a seulement quelques dizaines d'années, la République de Macédoine possède pourtant une histoire millénaire empreinte des diverses civilisations l'ayant traversé.
7000 av JC - Premières traces de présence humaine.
3000 av JC - Création de Kokino, le 4ème plus ancien observatoire mégalithique au monde selon la NASA.
IVème siècle av JC - Le Royaume de Macédoine est créé au nord de la Grèce qui possède une forte influence sur celui-ci.
358 av JC - Philippe II de Macédoine conquiert la région.
336 av JC - Décès de Philippe II de Macédoine, Alexandre le Grand devient roi de Macédoine.
334 av JC - Après avoir sécurisé son statut du roi de Macédoine, Alexandre le Grand part en conquête en Asie.
323 av JC - Mort d'Alexandre le Grand, le Royaume de Macédoine est de plus en plus affaibli.
168 av JC - Les romains prennent possession de la région qui devient l'une des nombreuses provinces romaines. Des cités comme Scupi, Heraclea Lyncestis ou Stobi sont créées.
395 - L'empire romain est divisé en deux, le territoire de l'actuelle Macédoine passe sous la domination byzantine.
VIIème siècle - Des tribus slaves s'installent progressivement dans les Balkans.
IXème siècle - Le Tsar bulgare Siméon Ier prend possession de la région.
IXème siècle - L'alphabet glagolitique, ancêtre de l'alphabet cyrillique, est créé par Cyrille et Méthode.
Xème siècle - Ohrid devient la capitale de l'Etat bulgare.
Xème - XIVème siècle - La région passe successivement dans les mains d'envahisseurs normands, bulgares et serbes.
1346 - 1392 - Skopje est la capitale de l'Empire Serbe.
1371 - Victoire ottomane à la bataille de la Maritsa.
XVème et XVIème siècles - La Macédoine profite d'une forte croissance économique. La liberté de culte est accordée par les turcs.
1564 - Révolte slave en Macédoine, les turcs reprennent rapidement le contrôle de la région.
1689 - Insurrection des haïdouks appuyés par les autrichiens. Les turcs récupèrent progressivement les territoires de Macédoine.
Milieu du XIXème siècle - Les Serbes, les Grecs et les Bulgares tentent d'assimiler les populations macédoniennes.
Fin du XIXème et début du XXème siècle - Le peuple de Macédoine traverse une crise identitaire. Des groupes nationalistes naissent et s'insurgent.
1878 - Sur le déclin l'Empire Ottoman est battu par l'armée russe.
1893 - Naissance de l'Organisation révolutionnaire macédonienne.
1910 - Naissance de Mère Teresa à Skopje.
1912 - Vainqueurs de l'Empire Ottoman, la Grèce, la Bulgarie et la Serbie se partagent la Macédoine. L'année suivante, la Bulgarie souhaitant récupérer des territoires attaque ses anciens alliés et est défaite.
1914 - 1918 - La Bulgarie, allié de l'Autriche- Hongrie, attaque de nouveau la région. La Macédoine serbe (territoire de l'actuelle Macédoine) est libérée en 1918. Elle est assimilée au Royaume Serbe puis au Royaume de Yougoslavie en 1929. La Macédoine de l'Egée est donnée à la Grèce et la Macédoine du Pirin à la Bulgarie.
Entre-deux-guerres - La Macédoine ne connaît qu'un très faible développement économique.
1941 - 1944 - La Macédoine est tout d'abord prise par la Bulgarie et l'Albanie pour être ensuite reprise par les armées yougoslaves.
1945 - Création de la République fédérative populaire de Yougoslavie à laquelle est intégrée la République socialiste de Macédoine. Le pays est alors dans un état social et économique catastrophique.
1953 - 1980 - La politique titiste apaise les tensions nationalistes entre albanais et macédoniens et favorise le développement économique et social.
1963 - Un tremblement de terre détruit 80% de Skopje. La reconstruction s'accompagne d'un embellissement économique.
Années 1980 - La Yougoslavie connait une crise qui conduira à son affaiblissement. Après la mort de Tito les revendications albanaises et macédoniennes se réveillent peu à peu.
1991 - La République de Macédoine devient indépendante. Elle fait rapidement face aux revendications albanaises et aux oppositions grecques vis-à-vis de son nom et de ses symboles. Le désaccord avec les grecs conduira à l'adoption du terme d'Ancienne République Yougoslave de Macédoine à l'échelle internationale.
1991 - 2001 - Les conflits successifs en ex-Yougoslavie entrave le développement économique du pays.
2001 - Affrontements dans le nord du pays entre l'armée et des insurgés albanais du Kosovo souhaitant annexer les régions où se trouvent des populations albanaises. Ces affrontements conduiront à une plus grande reconnaissance des droits des albanais de Macédoine.
2004 - La Macédoine devient candidate à une adhésion à l'Union Européenne.
2004 - Lancement du projet Skopje 2014 visant à donner un nouveau visage à la capitale macédonienne encore meurtrie par le tremblement de terre de 1963.
La Macédoine est un Etat jeune mais dont l'histoire est bien ancrée dans celle des Balkans. Passé entre plusieurs mains, ce territoire s'est imbibée de diverses cultures tout en se forgeant une identité propre. Accusée de voler des symboles nationaux grecs, la République de Macédoine possède à coup sûr des trésors inestimables dans ses campagnes profondes où l'architecture traditionnelle se mêle aux savoir-faire artisanaux.
Les églises et monastères ancestraux et parfois millénaires marquent le paysage architectural de Macédoine tout comme les mosquées construites à une époque plus récente. Les édifices orthodoxes sont, dans leur grande majorité, construits en style byzantin comme l'Eglise Saint-Jean de Kaneo à Ohrid. Dans les montagnes du pays se retrouvent une foule de monastères qui ont résisté plusieurs siècles durant à l'occupation ottomane. Ces éléments d'architecture sont des repères artistiques pour les macédoniens (notamment pour la grande finesse des fresques intérieures) mais aussi des marqueurs identitaires qui ont traversé les siècles.
Dans les villes, l'influence turque se fait partout sentir. Les minarets des mosquées sont bien sûr les premiers éléments remarquables, ils dominent les cités et les églises orthodoxes comme le veut la tradition de l'époque. Dans les centres anciens, l'ambiance orientale est partout présente, les hammams, les caravansérails, les marchés couverts et les bazars en extérieur sont présents dans la majorité des villes du pays. Les macédoniens cherchent désormais à protéger ce patrimoine qui fait la diversité et l'intérêt de leur culture, malgré le souvenir des siècles d'oppression.
Enfin, les nouveaux centres-villes sont aussi marqués par l'architecture communiste de l'époque titiste. Ce constat est d'autant plus vrai à Skopje, ville détruite à 80% en 1963 par un tremblement de terre, qui a totalement changé de visage ces dernières décennies et est encore actuellement en pleine mutation.
Ces deux arts s'orientent principalement sur des représentations religieuses en République de Macédoine. Essentiellement développées à partir du XVème siècle ces pratiques ont orné les monastères et églises du pays. A cette époque, les ottomans laissèrent eux aussi une trace de leur passage par la décoration de leurs mosquées, le plus bel exemple étant la mosquée peinte de Tetovo.
Aussi à une période plus récente, des artistes expressionnistes, ayant souvent étudié à l'étranger, ont participé au développement des mouvements artistiques tout en se détachant de l'influence orthodoxe.
Autrefois très riche, l'artisanat macédonien a connu des moments difficiles durant la période communiste et peine à s'en relever. Malgré tout, certains savoir-faire traditionnels restent vivaces dans le pays.
Il ne serait pas possible de parler de littérature sans évoquer Cyrille et Méthode ainsi que de leurs disciples Clément et Naum qui ont créé puis adapté l'alphabet cyrillique aux langues slaves. C'est donc à partir du IVème siècle, dans la région d'Ohrid, qu'apparaissent les premiers écrits macédoniens, à une époque où la conscience macédonienne n'existe d'ailleurs pas encore !
A l'époque médiévale, l'essor des cultures slaves rejaillit sur la Macédoine où de nombreux textes sont alors rédigés en vieux slavon. En revanche, les siècles de domination ottomane puis les politiques d'assimilation bulgares, serbes et grecques auront tendance à limiter le développement d'une littérature macédonienne.
Les écrivains macédoniens ne purent ainsi réellement s'exprimer qu'une fois leur langue et leur identité reconnues par la Fédération de Yougoslavie en 1945. Les dialectes de tout le pays sont alors codifiés par Blaze Koneski qui donne naissance à la langue macédonienne ! A partir de ce moment, les poésies, romans et nouvelles, produits de la culture macédonienne, arrivent peu à peu sur les étals des libraires et des auteurs comme Branko Pendovski, Vlado Maleski ou Slavko Janeski se font connaître.
La musique traditionnelle de Macédoine est intimement liée à la culture rurale du pays et aux danses de villages. Durant les siècles d'occupation turque, les macédoniens ont connu peu de contacts culturels avec l'occident et peu de musiciens sortaient des standards traditionnels et folkloriques. De ce fait, le style macédonien est resté pur et largement intégré dans les styles typiques des Balkans.
La musique turque a largement influencé les rythmes et les instruments des musiciens macédoniens. Des instruments comme la zurna ou la gaïda sont ainsi encore utilisé dans les fêtes de villages et événements traditionnels.
Il ne faut bien sûr pas oublier la musique tsigane balkanique qui trouve un formidable écho en Macédoine. Cette musique diffère de la musique traditionnelle macédonienne car elle s'est d'autant plus imprégnée des rythmes orientaux. Des chanteurs comme Esma Redzepova ou le groupe Kocani Orkestar sont les principaux représentants de musique tsigane orientale, dans les Balkans et ailleurs.
Ces dernières années, les musiques pop, rock ou électro ont fait leur arrivée en Macédoine et ont en partie bouleversé les repères musicaux des plus anciens. Ces musiques jouent souvent sur le mélange entre musiques traditionnelles locales et rythmes occidentaux.
L'histoire du cinéma macédonien commence en 1905 avec les premières projections de films traitant de la vie traditionnelle macédonienne par les frères Manakis. Jusqu'en 1945, le cinéma local se développe doucement, quelques documentaires sont tournés et son présentés dans les cinémas des grandes villes. Durant la période titiste, à l'exception de quelques œuvres, les films macédoniens visent plus à construire une identité nationale qu'à promouvoir la culture. Il faudra attendre les années 1980 pour que des cinéastes osent sortir des sentiers battus et les années 90/ 2000 iront dans la même sens. Le film Before the rain (1994) de Milcho Mancheveski, reste à ce jour vu comme le précurseur de ce nouveau cinéma puisqu'il fut couronné de succès à la Mostra de Venise et nominé aux Oscars.
Jusqu'en 1945, la Macédoine était souvent décrit comme un pays arriéré où seule l'agriculture, souvent vivrière, permettait de garantir des ressources aux habitants. L'industrialisation était particulièrement faible et le sort du pays était principalement lié à ceux de la Serbie, de la Grèce et de la Bulgarie.
De 1945 à 1980 et la mort du leader yougoslave Josip Broz Tito, la Macédoine s'industrialise peu à peu. Ce relatif embellissement économique met un voile sur les tensions ethniques mais la Macédoine reste toujours le pays le plus pauvre de Yougoslavie.
Durant les années 80, la Yougoslavie connaît un fort ralentissement économique, l'économie macédonienne particulièrement exposée et subit de plein fouet ces difficultés économiques.
Economiquement parlant, la période suivant l'indépendance est difficile pour le pays. Soumise à un fort taux d'inflation et de chômage, la Macédoine subit les conséquences des guerres de Yougoslavie (sans y être tout d'abord impliquée) puis voit la Grèce lancer un embargo en raison de la dénomination du pays. La Macédoine est alors isolée politiquement et économiquement, elle ne peut se tourner vers ses voisins ni vers l'occident avec qui elle a entretenu de faibles relations durant les précédentes décennies.
Au début des années 2000, alors que les tensions entre serbes, kosovars, bosniaques, croates et slovènes se sont apaisées, des affrontements se déclenchent en 2001 dans le nord du pays entre des indépendantistes albanais et les forces macédoniennes. Ces derniers événements se concluront par les accords d'Ohrid. Bien qu'ils aient permis des avancées sociales pour la reconnaissance des minorités albanaises de Macédoine, ces affrontements ont eu un effet désastreux pour l'économie locale et pour l'image du pays en Europe.
Depuis 2004, la Macédoine est candidate à une adhésion à l'Union Européenne. Un grand nombre de directives politiques vont dans le sens des demandes de l'Union Européenne et du Front Monétaire International. Grâce à ces actions la croissance du PIB s'est stabilisé durant les années 2000 mais l'économie macédonienne reste fragile ce qu'a largement montré la récente crise économique mondiale.
De nombreux problèmes économiques restent à régler dans le pays. Son économie est encore largement tournée vers le secteur primaire qui représente 20% des emplois tandis que les ressources industrielles issues de la période communiste sont souvent obsolètes. La Macédoine cherche actuellement à s'affirmer comme une destination de main-d'œuvre peu chère pour les entreprises européennes. De même, le tourisme, qui représente aujourd'hui une faible part de l'économie, pourrait devenir à l'avenir un important moteur de la croissance.
En revanche, comme de nombreux pays des Balkans, la Macédoine reste gangrénée par la corruption et l'économie souterraine qui limitent les ressources financières étatiques.