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Ecolo
Le nom du pays România (Roumanie en français) a été adopté en 1862, à la suite de la création de l'État national par l'unification, en 1859, des Principautés roumaines de Valachie et de Moldavie.
La Roumanie est située au sud-est de l'Europe Centrale, au carrefour des routes de l'Europe Orientale, de l'Europe Centrale et de l'Europe Méridionale. Elle s'étend sur 238.391 km², soit une superficie 2,5 fois inférieure à celle de la France.
Le Danube délimite en grande partie le territoire roumain de la Serbie (à l’ouest) et de la Bulgarie (au sud). La rivière Prut, affluent du Danube, marque la frontière avec la République de Moldavie (à l’est). Les Carpates Orientales délimitent le début de l’Ukraine (au nord) tandis qu’aucune barrière naturelle ne sépare la Roumanie de la Hongrie (au nord-est). Enfin, la Roumanie possède un littoral de 245km de long sur la Mer Noire (sud-est).
Un trait caractéristique de la Roumanie est sa position à l'intersection du 45° parallèle latitude Nord et du 25° méridien longitude Est, ce qui signifie que la Roumanie se trouve à mi-distance entre l'Equateur et le Pôle Nord d'une part, et entre l'Atlantique et l'extrémité orientale du continent (les Monts Oural) d'autre part. En d’autres termes la Roumanie est au cœur de l’Europe géographique et non pas en Europe de l’Est !
En Roumanie est assez comparable au climat en France avec une accentuation sur les températures maximales/ minimales, (en été la température varie entre 22 et 24°C et peut monter jusqu'à 45°C ; pendant l'hiver la température moyenne est de -3°C et peut descendre à -25°C). Mais, en général, le climat reste agréable, excepté Bucarest ou l'été est assez étouffant.
La nature a été fort généreuse avec la Roumanie, dont le relief est non seulement varié, mais aussi très harmonieusement distribué : environ un tiers de montagnes, un tiers de collines et un tiers de plaines, complétés par le Delta du Danube et le littoral de la Mer Noire, abritent la richesse naturelle du pays. Le cœur du pays, la Transylvanie, est une région de collines entouré par le Carpates formant un arc de cercle depuis le cours du Danube jusqu’aux terres ukrainiennes. Au-delà des Carpates, le Banat, le Crisana, la Moldavie et la Valachie sont formées de grandes plaines qui s’étendent au sud-est jusqu’au Delta du Danube.
Plus de la moitié de la grande chaîne des Carpates se trouve en Roumanie. Les Carpates roumaines occupent environ un tiers du pays et s’imposent comme le caractère dominant du relief de la Roumanie. Elles déterminent la disposition des rivières, des dépressions, des collines et des plaines à l'intérieur et à l'extérieur de l'arc des montagnes. Les Carpates Méridionales sont les plus hautes de Roumanie, le massif des Monts Fagaras culmine à 2 544 m. au sommet du Mont Moldoveanu tandis que le Mont Pietrosu (2 303 m.) est le plus haut des Carpates Orientales. Ces entités montagneuses délimitent les régions roumaines que sont la Valachie, la Moldavie ou la Transylvanie disposées de part et d’autre de l’arc carpatique.
L’important relief calcaire du pays a généré des formes géologiques singulières comme des grottes (environ 12 000 à l’échelle du territoire), des gorges et des canyons (gorges de Bicaz, gorges de l’Oltel ou gorges du Lapus) ainsi qu’un réseau hydrographique particulièrement dense. Pour protéger cette nature encore sauvage, ce sont 14 Parcs Naturel Nationaux qui ont été créés, 8 dans les Carpates Méridionales, 4 dans les Carpates Orientales et 2 dans le Delta du Danube et ses environs.
C’est en 1862 que Bucarest, ville apparue au 15ème siècle, devient la capitale de la Roumanie. Le nom vient, selon la légende, du nom du berger Bucur qui aurait créé la ville. Il faut plutôt rechercher l’origine de ce terme dans la joie de vivre qu’inspire la ville puisque le terme de bucurie et donc bucur en ancien roumain, signifie ''joie''.
Bucuresti a connu une forte influence française, on l’a ainsi surnommé ''Le Petit Paris'' ou ''Le Petit Paris des Balkans''. Plusieurs noms de rues et de boulevards de Bucarest nous rappellent cette influence comme la strada franceza (la rue française) dans le centre-ancien de la ville.
Malgré le fort exode vers l’étranger, la population de Bucarest est largement supérieure à celles des villes secondaires ; la commune de Bucarest compte ainsi près de 1.9 millions d’habitants, chiffre qui passe à 3.4 millions si l’on comprend l’ensemble de son aire urbaine.
Si Bucarest a su conserver une partie de son charme d’antan, cette ville a été aux premières loges des travaux de Nicolae Ceausescu qui ont eu tendance à modifier l’aspect du centre-ville. En revanche, les parcs et espaces vert n’ont été que très peu dénaturés, Bucarest est l’une des capitales les plus vertes d’Europe avec des parcs comme Herastrau, Tinerutului, Cismigiu, Carol I, Izvor ou Titan pour ne citer que les plus connus.
Les principales villes du pays sont : Timisoara (310 000 hbts), Cluj-Napoca (310 000 hbts), Lasi (310 000 hbts), Constanta (300 000 hbts), Brasov (280 000 hbts), Galati (230 000 hbts) et Sibiu (130 000 hbts).
La Roumanie compte 41 départements (județe) et la région de Bucarest en comprend 2 (Bucuresti et Ilfov). La capitale Bucarest est divisée en six secteurs administrés chacun par une mairie. Le territoire roumain s’est développé en fonction de Bucarest, cette ville est de loin la plus grande du pays.
Depuis plusieurs années, un processus de régionalisation est en cour, il devrait amener une division en 7 régions autour des principales villes du pays (Bucarest, Brasov, Constanta, Craiova, Timisoara, Cluj-Napoca et Iasi).
La Roumanie a une population de 21.710.000 d'habitants. 55 % de la population vit dans les villes et 45% à la campagne tandis que la densité de la population est de 94 habitants/ km² (en comparaison la densité en France est de 112 habitants/ km²).
83.46% de la population est représenté par les Roumains, mais il existe aussi d’autres peuples sur le territoire de la Roumanie : Hongrois 6,1%, Rom (Tziganes) 3%, Allemands 0,1%, Ukrainiens 0%, Serbes 0,1%, Turcs 0,2%, Tatares 0,1%, Slovaques 0,1%. Ces informations sont tirées tu recensement de 2011.
Seul pays latin de religion orthodoxe, la Roumanie est très marquée par la foi et la spiritualité. Les roumains de religion orthodoxe représentent la quasi-totalité de la population (86,8%). Il existe également sur le territoire roumain des catholiques (5,1%), des gréco-catholiques (1 %) et des protestants (3,5 %).
L’Église exerce une forte influence que l’on constate dans la religiosité omniprésente et parfois très touchante du quotidien des villages. Pour les roumains, l’Église orthodoxe représente l’Église des origines, séparée l’Église romaine à partir de 1054. Les orthodoxes, au contraire de leurs voisins catholique, n’ont aucune autorité centrale ni ordres monastiques. En 1885, peu de temps après l’indépendance du pays, l’Église roumaine est devenue en partie indépendante grâce au patriarcat de Bucarest. Ce patriarcat comprend aujourd’hui 7 métropoles (chefs-lieux des provinces ecclésiastiques) et 28 diocèses.
La tradition religieuse est encore très suivie en Roumanie, il n’est pas rare de découvrir des villages vides un dimanche matin ou les rues remplies à la veille de Noël. C’est le calendrier grégorien qui est utilisé par l’église orthodoxe.
La langue officielle est le roumain, parlé par 85% de la population. C’est la langue qui est restée la plus proche du latin, plus de 75% des mots étant hérités du latin. A ce propos, de nombreuses questions se posent concernant la latinité de la langue roumaine. L’armée romaine n’ayant occupé l’ancien territoire Daces que durant une centaine d’année, il est pour beaucoup étrange que ce peuple ait intégré aussi rapidement le latin à leur langue.
La langue roumaine connait aussi des influences slavonnes (dont sont issues les langues dites ''slaves'') et turques ; ces influences sont toutefois minoritaires. L’influence de la langue française se fait, elle aussi ressentir ; voici quelques exemples de mots empruntés au français : vis-à-vis/ vizavi ; à propos/ apropo ; parfum/ parfum. Si le français a longtemps été la première langue apprise en Roumanie, l’anglais a désormais pris cette place et l’allemand connait une forte progression.
Dans certaines régions on parle encore hongrois et allemand ; dans ces zones les noms des localités ainsi que d’autres inscriptions d’utilité publique sont bilingues (roumain et hongrois ou allemand) ou même trilingues (roumain, hongrois et allemand).
L’unité monétaire roumaine est le Leu (''lion'') - au pluriel Lei. Depuis juillet 2005, le Leu est devenu le Nouveau Leu (1 nouveau lei = 1000 anciens lei). Malgré ce changement, que ce soit les jeunes ou les plus anciens, de nombreux roumains continuent d’exprimer les prix dans leur ancienne monnaie. On trouve des pièces de 1, 5, 10 et 50 bani (centimes) et des billets de 1, 5, 10, 50, 100 et 500 Lei. Le Leu, après une sérieuse dégringolade (il avait perdu la moitié de sa valeur entre 1989 et 1990), connaît aujourd'hui une situation stable. 1€ vaut 4.40 Lei.
Le décalage horaire entre Roumanie et la France est de 1h (GMT+2). Les changements d’heures d’été et d’hiver interviennent au même moment que dans le reste de l’Union européenne.
L’organisation politique roumaine est particulièrement proche de son homologue française en raison des similitudes que l’on retrouve dans la constitution.
La Roumanie est une république parlementaire bicamérale. Le Parlement est composé d’une Chambre des députés (332 Députés) et d’un Sénat (137 Sénateurs). Il est élu au suffrage universel pour quatre ans et il est l'organe représentatif suprême du peuple roumain et l'unique autorité législative du pays.
Le pouvoir exécutif est assuré par le Gouvernement de la Roumanie, formé de 15 ministères. Le Gouvernement assure la réalisation de la politique interne et externe du pays et dirige l'administration publique et il est responsable politiquement de son activité uniquement devant le Parlement.
Le Président de la Roumanie représente l'Etat roumain, il veille au respect de la Constitution et au bon fonctionnement des autorités publiques. Tout comme en France, il se doit de choisir un Premier Ministre chargé de mener sa politique. Il est le garant de la sécurité et de l’indépendance nationale ainsi que le commandant des forces armées et président du Conseil Suprême de la Défense Nationale. Le mandat présidentiel est de cinq ans et il est renouvelable seulement une fois.
La situation géographique de ce pays latin au milieu de pays slaves, dans une région ayant subie de nombreuses invasions au cours des siècles, a rendu l’histoire de la Roumanie particulièrement mouvementée. La Roumanie est un pays jeune mais son histoire et sa culture ont été enrichies par les peuples qui l’ont traversé.
2000 av. JC - Les régions comprises entre les Carpates et le Danube appartiennent aux géto-daces, une population d’origine thrace.
77-70 av. JC - Le roi Burebista (qui avait établi sa capitale à Sarmizegetusa, au sud-ouest de la Transylvanie) réunit les daces de toute la région dans un état puissant, bien plus grand que la Roumanie de nos jours. La province de la Dacie était connue pour posséder d’extraordinaires richesses naturelles. Pour cette raison, elle fut harcelée régulièrement par les envahisseurs.
101 - 106 - Après deux guerres sanglantes, l’empereur romain Trajan conquiert et occupe le royaume de la Dacie, conduit à l’époque par le roi Décébale.
106 - 271 - Occupation de la Dacia Felix par les romains. Les richesses naturelles de ce territoire permettent à l’Empire de combler une grande partie de ses déficits. Mais la Dacie intéresse d’autres peuples et les romains sont contraints de laisser leur place aux Goths.
IVe- Xe siècles - Le départ des romains laissera place à des envahissements successifs où le peuple roumain (qui ne se définit pas encore comme tel) sera dominé par divers envahisseurs. Durant ces 6 siècles, les huns, les hongrois, les mongols et les turcs s’emparèrent successivement de ces contrées.
XIVe siècle - Création des Etats de Moldavie et de Valachie qui connaitront un fort rayonnement au 15ème (notamment dans la région de Bucovine).
XVe siècle - Après la prise de Constantinople (1453), les ottomans menacent les contrées situées plus à l’ouest. Opposant une forte résistance les princes valaques et moldaves (Mircea Cel Betran, Stefan Cel Mare notamment) gagnent leurs lettres de noblesse. Cela n’empêchera pas les ottomans de mettre les terres roumaines sous leur domination au 16ème siècle.
XVe - XVIIe siècles - Domination de l’empire ottoman en Valachie, Moldavie et Transylvanie. Les conditions du tribut permettent aux roumains de continuer à pratiquer leur langue et leur religion. Les ottomans seront repoussés au XVIIème siècle par les autrichiens hors de Transylvanie, les deux autres régions resteront sous domination ottomane. Dès le XVIIème siècle et pour les siècles suivants, la culture française est de plus en plus appréciée en Roumanie.
1812 - Occupation par les russes de la région de Bessarabie (actuelle République de Moldavie). Les relations entre russes et turcs se dégradent.
1821 et 1848 - Insurrections ayant pour but d’affirmer l’indépendance des terres de Valachie, Moldavie et Transylvanie. Malgré un éphémère gouvernement maintenu de juin à septembre 1848, les ottomans écrasent cette révolution.
1859 - Ion Cuza réunit la Moldavie et la Valachie. Cette union prend le nom de România en 1861.
1866 - Carol Ier de Roumanie renverse Ion Cuza et est proclamé prince-régnant de la principauté de Roumanie.
1877 - 1878 - L’Empire russe, souhaitant récupérer les territoires perdus durant la guerre de Crimée, attaque l’Empire Ottoman. La Roumanie, la Serbie et le Monténégro se joignent à l’armée russe dans le but d’obtenir leur indépendance.
1878 - Après la victoire de la coalition russe, le Congrès de Berlin reconnait l’indépendance roumaine. Le territoire est alors constitué des terres valaques et moldaves. Le Boudjak, territoire du sud de l’actuelle République de Moldavie est cependant perdu au profit de la Russie. La Dobrogea du Nord (région de Constanta et Tulcea) est obtenue par la Roumanie tandis que la Bulgarie conserve la partie sud de la région.
1913 - La Roumanie s’engage dans la Seconde Guerre Balkanique pour empêcher la création de la ''Grande Bulgarie''. Vainqueur au côté de la Serbie, la Roumanie récupère la Dobrogea du Sud. Cette guerre est à l’origine de tensions encore palpables aujourd’hui entre la Roumanie et Bulgarie.
1916 - La Roumanie s’engage dans la Première Guerre Mondiale aux côtés des Alliés dans le but d’obtenir la Transylvanie et la Bucovine.
1er décembre 1918 - Unification de terres de Valachie, de Transylvanie et de Moldavie. Le 1er décembre sera par la suite la fête nationale de la Roumanie.
1919 - Le Traité de Saint-Germain-en-Laye offre définitivement la Transylvanie et la Bucovine à la Grande Roumanie. Après une tentative de reprise de la Transylvanie par les hongrois, le Traité de Trianon attribue la Transylvanie et une partie du Banat (région de Timisoara) à la Roumanie. Ces événements auront un impact négatif durable sur les relations hongro-roumaines.
Années 1920 - La Roumanie connait une économie florissante jusqu’à la crise des années 30. La montée des extrémismes commence à se faire ressentir. 1921 est aussi l’année de création du Parti Communiste Roumain, un groupuscule marginal jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Crise des années 30 - La Roumanie est touchée de plein fouet par la crise économique comme toute l’Europe. La situation de précarité de la population permet aux partis xénophobes de se hisser au pouvoir, les minorités juives et hongroises sont persécutées.
Début de la Seconde Guerre Mondiale - Malgré la volonté de Carol II de soutenir les forces Alliées, la rapide défaite française le contraint à accepter en 1940 les décisions du pacte germano-soviétique : la Bessarabie et la Bucovine deviennent russe, le nord de la Transylvanie hongroise et la Dobrogée du Sud revient à la Bulgarie.
1940 - Ion Antonescu réalise un coup d’Etat, le roi Carol II est chassé du pays. La Roumanie entre dans une période antisémite. Le pays devient un satellite nazi et engage un conflit face aux russes. Durant cette période, de nombreux roms et juifs seront déportés dans des camps d’extermination en Allemagne puis en Transnistrie (est de la République de Moldavie).
1941- 1944 - Le gouvernement d’Antonescu tient mais est contesté. De nombreux groupes de résistants s’organisent dans les Carpates. Le début du conflit entre l’URSS et l’Allemagne Nazie décide des groupes (souvent communistes) à rejoindre l’armée russe.
1944 - Antonescu est arrêté et destitué par un Décret du roi Mihai I de Roumanie. La Roumanie entre en guerre contre l’Allemagne. La domination soviétique en Roumanie, entérinée par Staline et Churchill à Moscou, se met en place. Les soviétiques contrôlent les sites industriels et les déplacements des roumains.
1945 - Le Parti Communiste Roumain largement minoritaire est poussé au pouvoir par l’Armée Rouge et le NKVD. Des élections ont lieu, 71% des roumains votent pour les communistes dans un contexte de terreur mis en place par les soviétiques.
1947 - La Roumanie reste une Monarchie communiste jusqu’en 1947 où le roi Mihai I abdique et quitte le pays. La République populaire de Roumanie est créée.
Cette même année, le traité de Paris donne la Bessarabie à la République Socialiste Soviétique de Moldavie et la Bucovine à l’Ukraine, pays tous deux vassaux de l’URSS. La Transylvanie du nord est en revanche rendue à la Roumanie, des régions autonomes magyares y sont créées.
1945 - 1953 - De la fin de la Seconde Guerre à la mort de Staline, le pouvoir communiste mené par son 1er secrétaire Gheorghe Gheorghiu-Dej élimine ses opposants et potentiels détracteurs. C’est durant cette période qu’est créée la Securitate, police secrète d’Etat.
1953 - 1965 - Gheorghiu-Dej met en place une stratégie de consolidation des acquis du parti et de ses relations avec Moscou ainsi qu’avec l’occident, ce qui est un privilège pour un pays satellite de l’URSS.
1965 - Après la mort de Gheorghiu-Dej, Nicolae Ceausescu prend le pouvoir au Parti Communiste et crée la République Populaire de Roumanie. Durant ses 24 années aux rênes du pays, Ceausescu se tournera de plus en plus vers l’occident ainsi que vers l’Extrême-Orient, ce qui aura tendance à affaiblir sa position face au pouvoir moscovite.
1968 - Ceausescu refuse de participer à l’écrasement du Printemps de Prague ce qui lui vaut les louanges de l’occident.
1971 - Ceausescu effectue des visites diplomatiques en Chine et en Corée du Nord. Impressionné par la discipline locale, les constructions monumentales et le culte dévoué aux leaders communistes locaux, Ceausescu lance la révolution culturelle en Roumanie. Son pays est déjà très affaibli économiquement, l’industrialisation forcée n’a pas apporté les fruits espérés. Le leader communiste lancera lui aussi le culte de sa personnalité, se faisait appeler conducator (conducteur/ guide) ou geniul carpatilor (le génie des Carpates).
Années 1980 - C’est le début des grands travaux. L’habitat des roumains est repensé pour devenir des habitats collectifs (les fameux blocuri de l’époque communiste). De nombreux paysans rejoignent les villes.
Ceausescu lance de nombreux projet au tournant des années 70-80 : La Transfagarasan (route de montagne), le Boulevard de la Victoire du Communisme (Actuel Boulevardd de l’Union à Bucarest) mais surtout Le Palais de Ceausescu. Ces constructions pharaoniques affaiblissent durablement le pays.
1986 - A l’ occasion d’une visite de Gorbatchev à Bucarest, Ceausescu refuse de changer de politique et de suivre les demandes de Moscou.
15 décembre - 20 décembre 1989 - Début des protestations à Timisoara. Des groupes révolutionnaires et des ouvriers commencent des manifestations pacifiques qui seront réprimées. Peu à peu les manifestations commencent dans les villes de provinces et à Bucarest.
21 décembre 1989 - Après être rentré la veille en urgence d’un voyage diplomatique en Iran, Nicolae Ceausescu se rend compte de l’ampleur des événements. Une assemblée populaire censée montrer le soutient du peuple à son conducator est organisée, Ceausescu tient alors un discours depuis le balcon du Comité Central (actuelle Place de la Révolution). La foule commence à scander des slogans révolutionnaires et les combats débutent rapidement, dans une confusion totale, après la fin du discours de Ceausescu.
22 décembre 1989 - Ion Iliescu, un dirigeant roumain proche du pouvoir moscovite, apparait à la télévision. L’armée fraternise avec les manifestants, Ceausescu et sa femme Elena fuient Bucarest, ils seront repris dans la journée à proximité de Targoviste.
25 décembre 1989 - Le procès des époux Ceausescu se tient entre 13h20 et 14h40 par un Tribunal Militaire Exceptionnel constitué par Ion Iliescu. Le verdict, à savoir la peine de mort pour le couple, fut prononcé à 14h45 et exécuté à 14h50.
Années 1990 - Le libéralisme se met rapidement en place en Roumanie, une grande partie des industries et des activités d’Etat sont vendues, le pays connait de plus en plus de difficultés.
1991 - Premières élections libres et élection d’Iliescu. La nouvelle constitution est adoptée.
1993 - La Roumanie devient membre du Conseil Européen.
2004 - Train Basescu devient président de la république.
2007 - Adhésion à l’Union Européenne.
2014 - Levée des restrictions concernant les travailleurs roumains dans l’espace Schengen.
La Roumanie a été depuis toujours un carrefour culturel. Ancienne province romaine, la Roumanie conserve de nos jours encore l’empreinte de la civilisation de l’Empire Romain. Néanmoins, la culture roumaine, la religion, les traditions populaires, la langue parlée, la psychologie de la population, conservent intimement de nombreux éléments multiculturels.
Situées à la rencontre de grands empires qui ont dominé l’histoire de l’Europe, les provinces roumaines ont subi tour à tour la domination byzantine, ottomane ou habsbourgeoise. En Transylvanie on ressent les influences de la culture occidentale, notamment d’origine allemande, mais aussi italienne ou française comme en témoignent les vieilles cités médiévales de Sibiu, Sighisoara ou Cluj. Au sud et à l’est des Carpates, l’influence orientale a été plus forte et l’on en retrouve des traces dans la religion, la peinture, l’architecture aussi bien que dans la musique.
Au cours du temps, surtout vers la fin du XVIIIème siècle, l’influence de l’Europe occidentale, plus particulièrement celle des cultures françaises et allemandes a commencé à se faire sentir. Le modèle français est adopté par les bucarestois du début du XXème siècle dans la vie artistique, dans la haute société, l’architecture ou la mode. Cette influence a valu à la ville son surnom de Petit Paris.
La culture d'un peuple est un vaste sujet qui ne peut se résumer facilement. Néanmoins, à travers certaines catégories nous vous proposons un court résumé de la splendeur de cette culture.
Les diverses ethnies du territoire roumain ont développé en fonction de leur culture et de leurs influences différents modes de constructions qui font la richesse du pays.
De nombreuses constructions militaires jalonnent le territoire principalement dans les Carpates où se situaient les zones de frontière. Celles-ci, souvent faites de bois à l’origine, ont été fortifiées par la suite par des voïvodes comme Vlad Tepes (Transylvanie), Mircea cel Batran (Moldavie) ou Brancoveanu (Valachie).
Dans les grandes villes de Valachie et de Moldavie (Bucarest, Iasi, Galati) l’architecture communiste est dominante, surtout dans la capitale, avec des constructions de type néo-classique ayant clairement modifié le paysage de ces cités dans les années 70-80. Mais la principale richesse de la Roumanie est l’architecture villageoise. Les villages roumains sont souvent faits de constructions modestes mais toujours bien arrangés… le paysan du coin a le souci du détail !
L’architecture moldave est certainement l’une des plus riches du pays. Elle s’est développée au 15ème siècle, âge d’or de la région où furent construits les monastères de Bucovine. La maison moldave possède des influences orientales mais aussi occidentales, toujours en harmonie avec l’environnement naturel local. Le paysage de Transylvanie est marqué par l’influence saxonne et hongroise de la région. Le style gothique des villes du sud de l’Allemagne se retrouve dans de nombreuses villes de la région tandis que les villages sont habituellement organisés autour de leur citadelle. Plus au nord, le Maramures, entité à part en Roumanie, est connu pour le travail du bois qui a mené le classement de huit églises en bois au Patrimoine mondial de l’Unesco.
La Valachie est très marquée par les monuments et résidences princières des souverains valaques que ce soit à Curtea de Arges, Sinaia, Targoviste ou Mogosoaia. Constantin Brancoveanu (dirigeant des terres roumaines de 1688 à 1714) a eu une grande influence sur l’architecture régionale puisqu’on ira jusqu’à parler de style ''brancovan'' pour les monastères, églises et palais qu’il fit construire.
Enfin, les nombreuses minorités en Roumanie possèdent chacune leur style propre. L’architecture du peuple Lipovène (russes orthodoxes d’ancien rite ayant fui des persécutions en Russie pour la Bucovine et le Delta du Danube) présente par exemple la particularité d’être peinte en bleu claire avec des petites cours intérieures permettant l’élevage de volaille. De même, la minorité tzigane possède son propre style architectural, on la retrouve principalement en Valachie, que ce soit par des constructions monumentales ou dans les périphéries des villes.
La tradition byzantine a été visible dans la peinture murale en Valachie au XIV-ème siècle. Les peintures extérieures des monastères de Bucovine et du nord de la Moldavie du XVIIIème siècle représentent la dernière période de gloire de la peinture byzantine, après la chute de Byzance.
C’est à partir de la décennie 1840 que les premiers artistes roumains formés en occident commencent à se faire connaitre. Au travers de ces peintres s’expriment à la fois la culture française et les coutumes et modes de pensées roumains. Les principaux représentants du style académique sont alors Theodor Aman et Gheorghe Tattarescu tandis Nicolae Grigorescu et Ioan Andreescu exprimeront l’influence de l’Ecole de Barbizon sur leur travail en sortant de leurs ateliers réaliser des peintures de paysages.
La période communiste a voulu subordonner l'art au réalisme socialiste. Néanmoins, l'onirisme et le symbolisme ont été cultivés par Ion Tuculescu, la synthèse chromatique par Alexandru Ciucurencu et un réalisme dramatique par Corneliu Baba.
Bien que la Roumanie possède un territoire métissé entre des cultures d’influences turques, saxonnes ou moldaves les productions populaires sont généralement semblables.
Ces divers arts ont commencé à être reconnus durant le 19ème siècle alors que les élites intellectuelles avaient plutôt tendance à se tourner vers la France, les paysans roumains ont-eux décidé d’exercer des arts locaux. Leur production se caractérise souvent par une grande finesse d’exécution.
La poterie
La production de céramique est une affaire nationale depuis plusieurs siècles et est inspirée des cultures dace et saxonne. Les principaux sites de productions se trouvent à Horezu (Unesco) ainsi qu’à Corund ou Marginea. Chaque région a développé ses propres méthodes de production et d’ornement mais la finesse et l’esthétique des pièces réalisées est une constante.
Le tissage
Le tissage est une activité utilisée tant pour la confection de tenues vestimentaires que pour l’ornement du mobilier domestique. Les habits du quotidien comme les habits traditionnels étaient, il y encore quelques décennies, entièrement réalisés à la main dans les villages roumains. Comme dans de nombreuses sociétés ces traditions disparaissent mais il est encore possible, dans certaines régions rurales (Maramures, Marginimea Sibiului par exemple) de découvrir ces costumes locaux les dimanches et jours de fête.
Les œufs peints
Cette activité typique de Bucovine est aussi un art qui se développe internationalement. A l’occasion des Pâques Orthodoxes, dans de nombreuses contrées rurales de Roumanie, des habitants confectionnent eux-mêmes ces objets décoratifs d’une grande finesse.
Le travail du bois
Dans les régions profitant de vastes étendues forestières, comme le Maramures, le travail du bois est un art séculaire. Les productions varient selon les régions mais le bois est le plus souvent utilisé à la construction des maisons, des portails d’entrée voire des églises. Notons toutefois que de nombreux édifices religieux en bois ont été brûlés sans difficulté par les assaillants tatars, ce qui en a fortement réduit le nombre.
Les icônes
Cette tradition est toujours vive en Roumanie en raison de la forte proportion de croyants dans le pays. La confection d’icônes en verre est principalement d’origine paysanne et est utilisé à la fois comme objet de culte mais aussi de décoration.
Les premières formes de littérature roumaine sont religieuses, traduites du slavon, puis du grec (XVIIème siècle).
On peut réellement parler de littérature roumaine à la fin du XVIIIème et au début du XIXème. Les standards d’écriture ouest-européens sont peu à peu intégrés par les écrivains roumains.
Au XIXème siècle, de nombreux efforts sont mis en œuvre pour le développement de l’art littéraire en Roumanie. C’est à cette période qu’émergent les principaux auteurs roumains que sont Mihai Eminescu, Ion Creanga ou Ion Luca Caragiale qui donneront ses lettres de noblesse à cette littérature spontanée.
Jusqu’à la fin de la seconde guerre apparaissent plusieurs auteurs à tendance contestataire et à la prose poétique comme Lucian Blaga ou Liviu Rebreanu.
De 1945 à 1989, la censure du régime communiste oblige des auteurs à se réfugier à l’étranger et plus particulièrement en France comme ce fut le cas pour Emil Cioran, Mircea Eliade ou Eugen Ionescu (célèbre dramaturge du théâtre de l’absurde dont la principale œuvre est Rhinocéros)
Désormais le travail éditorial consiste essentiellement dans la traduction de la littérature étrangère ou la traduction-édition des oeuvres de l'exil interdites auparavant, ainsi que sur la publication des mémoires du temps de Ceausescu.
La musique roumaine est issue à la fois de la tradition rurale, de la musique classique développée dans les grandes villes par des maitres comme George Enescu ainsi que des influences étrangères.
George Enescu, musicien de génie, a créé des œuvres musicales marquées d’un évident caractère populaire, national et réaliste. Son œuvre est un exemple d’appropriation et de développement de l’art musical européen, de sa combinaison avec les traditions de la musique folklorique roumaine. Sa création, s'étendant sur dix décennies, a traversé plusieurs étapes de l'histoire de la musique.
Côté ruralité, les lautari produisent des musiques souvent rythmées de grande qualité. Que ce soit à la flûte de Pan, au violon ou à la trompette ces musiciens, souvent d’origine tzigane, jouent des musiques d’influence orientale invitant à la danse. Des groupes comme Taraf de Haidouk, Fanfare Ciocarlia voire dans une moindre mesure Mahala Rai Banda sont les principaux représentants actuels de ce style musical que l’on retrouve souvent le dimanche, dans les villages roumains, à l’occasion de mariages.
La musique actuelle se développe en grande partie autour de rythme dits ‘’Dance’’ influencés par la culture américaine. Malgré tout, de nombreux artistes produisant des styles plus recherchés parviennent à éclore. Donnons l’exemple de Zdob si Zdub un groupe originaire de la République de Moldavie très populaire en Roumanie mêlant des rythmes traditionnels à la culture rock.
Les premières représentations théâtrales (avec des artistes amateurs) ont eu lieu à Iasi en 1814 et à Bucarest en 1818.
Les Ecoles de théâtre de la Société Philharmonique et Dramatique d’Iasi (1836) et de Bucarest (1833) ont mis les bases de l'éducation théâtrale. Ion Luca Caragiale a mis les bases du théâtre roumain moderne.
Les roumains sont friands de théâtre et les murs de Bucarest sont remplis d’affiches des théâtres de la ville. L’ambiance dans les salles tranche avec la sagesse occidentale : les roumains feront savoir rapidement aux acteurs si la pièce leur plait !
Le cinéma roumain est à l’heure actuelle en pleine mutation. Cet art fut en grande partie utilisé durant la période communiste pour valoriser des faits historiques marquants. L’objectif était alors d’amuser et de faire connaitre les héros roumains lors de leurs combats face aux ottomans par exemple.
Depuis la révolution, le cinéma roumain avance doucement avec des moyens relativement faibles. Depuis plusieurs années il se professionnalise et se fait une place à l’international. Des réalisateurs comme Corneliu Porumboiu (12h08 à l’est de Bucarest), Cristian Mungiu (4 mois, 3 semaines, 2 jours et Au-delà des Collines) ou Cristi Puiu (La mort de Dante Lazarescu) ont récemment été récompensé à Cannes et ouvrent la voie d’un renouveau du cinéma roumain.
Il est vrai que les gens ne voyagent pas uniquement pour manger mais il est pratiquement impossible de rester indifférent aux plats traditionnels des lieux que l’on visite. En réalité, ils complètent la collection des souvenirs que l’on retient de nos vacances.
L’hospitalité et l'accueil chaleureux des Roumains, les fêtes religieuses et les coutumes roumaines sont toujours accompagnées de plats délicieux. Les roumains réservent une place privilégiée à l’art de se nourrir, et surtout à celui d’honorer leurs invités par une table souvent excessivement mais délicieusement garnie. Robuste par ses racines paysannes et créative par nécessité, la cuisine roumaine s’est enrichie au fil du temps d’apports orientaux et slaves. C’est ainsi que quelques produits et plats de base ont donné naissance à un foisonnement de saveurs et de variantes régionales.
La géographie et l’histoire des lieux se reflètent pleinement dans la cuisine roumaine: la variété du relief offre une richesse de fruits et légumes qui différent selon les zones. Dans les campagnes, l’assiette des jours ordinaires est toujours simple et vigoureuse. La famille produit l’essentiel de ce qu’elle consomme.
Une des plus belles expressions de la cuisine roumaine se rencontre en Bucovine et en Moldavie. Ces régions sont renommées pour les soupes et les potages de poulet, pour les rouleaux de choux farcis et les chaussons. Les paysans emploient dans leur cuisine une dizaine d’espèces de champignons, qui se déclinent en une centaine de préparations différentes. Il serait dommage de passer par la Bucovine sans essayer une soupe de hribi (cèpes), vinetele (des russules panées) ou galbiori (les boulettes de girolles). Il ne faut pas oublier de tester le bors de sfecla (soupe de betteraves), les parjoale moldovenesti - boulettes de viande hachées et grillées avec de l’ail et des herbes et les papanasi - des beignets sucrés au fromage blanc et à la vanille qui se dégustent chauds, avec de la crème fraîche.
En Transylvanie, Maramures et Banat vous avez l’occasion de déguster de délicieuses préparations avec du saucisson, caltabosi (sorte de boudin) et de la sunca fumée (une sorte de lard fumé et épicé particulièrement savoureux).
En Olténie, les saucissons mais aussi la soupe aux haricots et aux champignons sont très appréciés alors qu’en Valachie, deux vieilles recettes vous séduiront : plat de poulet aux coings et la dinde farcis. Le gibier y est aussi apprécié.
En Dobrogea et dans le Delta du Danube vous pouvez trouver une très grande variété de plats à base de poisson mais aussi à base de viande de mouton.
Partager un repas dans une famille de Dobrogea, de Munténie ou de Moldavie permet de découvrir à quel point l’empreinte turque peut embellir la table quotidienne et surtout celle des jours de fêtes : hors-d’œuvre à base d’aubergines, de poivrons ou d’autres légumes confis ; diverses préparations de viande épicée ; pastrama de oaie (viande de mouton macérée dans des épices, puis fumée et séchée) ; ghiveci (ragoûts de légumes), ainsi qu’un incomparable cortège de douceurs : les pâtisseries où s’associent le miel et les noix (baklava, sarailie), les loukoums – utilisés sans les gâteaux, les sorbets, les confitures de pétales de roses ou de fleurs de nénuphar.
Particulièrement fiers de leurs traditions et très liés à leur religion, les Roumains ont adapté leurs plats en fonction aussi des fêtes religieuses. Les périodes de carême - pendant lesquelles les croyants ne mangent que certains types d’aliments, notamment d’origine végétale et qui précèdent les grandes fêtes religieuses sont très respectées, notamment dans le milieu rural, mais aussi dans les villes.
Au printemps le sacrifice de l’agneau est la tradition qui marque la résurrection de Jésus-Christ. Les cuisines et les fours de chaque maison sont constamment occupés. Parmi les plats traditionnels on trouve le drob (plat d'abats d'agneau mélangés à de l'oignon vert et de fenouil), stufat (ragoût d'agneau aux oignons et à l'ail), sarmalute (rouleaux de choux farcis avec de la viande d’agneau) et différentes sortes de rôti. Pour compléter toutes ces délicatesses, sur la table traditionnelle de Pâques, on rajoute un dessert délicieux : la pasca, un gâteau au fromage frais de vache, des œufs et des raisins secs.
Le sacrifice du porc après le jour de Saint Ignat, le 20 décembre, est un moment pittoresque dans le monde rural et de nombreuses traditions sont liées à cet événement. C’est alors que l’on mange la pomana porcului, repas funéraire du porc: ceux qui ont participé au sacrifice sont les premiers à déguster la viande qui sera à la base des préparations pour Noël et le Nouvel An. La maîtresse de maison prépare divers types de saucisses, la toba, lebar, avec les abats on confectionne les caltabosi, et avec le sang les sângerete. Tous les villages sont enveloppés dans l’odeur de la fumée des fours à bois et de l’arôme des cozonaci (sorte de brioche aromatisée), des chaussons et des gâteaux qui récompenseront ceux qui vont chanter des cantiques de Noël.
En Roumanie, outre les plats spécifiques aux grandes fêtes religieuses, vous pouvez déguster aussi des plats traditionnels, préparés dans les cuisines roumaines : des mititei (une sorte de saucisse sans peau, mélange de plusieurs sortes de viande, épicées ou préparées au grill), la fameuse ciorbă de burta (soupe de tripes), les différents types de bors (potage) et beaucoup d’autres spécialités. Il ne faut pas oublier une apparition modeste mais étonnante : la mamaliga. Préparée avec de la farine de maïs bouillie dans l’eau salée, elle peut accompagner de nombreux plats mais la meilleure combinaison de la mamaliga est obtenue avec des fromages – telemea (fromage frais sans affinage tenu dans une saumure, ce fromage ressemble beaucoup à la feta), fromage de brebis ou bien du fromage frais de vache avec de la crème.
Dans les régions de montagne où le lait de vache, de brebis ou de bufflonne coule en abondance, les paysans consomment beaucoup de laitages : par exemple, le lait aigre (lapte acru), une sorte de yaourt doux que l’on trouve surtout en Bucovine et que l’on mélange à la confiture de cerises amères ou de pétales de roses.
Un autre type de fromage est le telemea. C’est un fromage conservé dans l’eau salée, il ressemble à la feta grecque. Après avoir bien égoutté le fromage obtenu à la première cuisson, les bergers font chauffer de nouveau le petit-lait et recueillent l’urda, fromage à la pâte finement granuleuse, soyeuse et agréable au goût. Testez-la si vous avez l’occasion directement chez les bergers, avec un peu de sel et d’oignon vert et vous régalerez tous vos sens.
Les montagnes proches de Brasov proposent une gamme très intéressante de fromages. Certains sont enveloppés d’écorces d’épicéa. Vous pouvez aussi goûter la branza de burduf de vache et/ou de brebis (fromage fermenté dans un estomac de porc ou de brebis, d’où un goût très relevé), le svaiter (adaptation roumaine de schweitzer) ainsi que le cascaval, un fromage à pâte cuite fabriqué avec du lait de vache ou de brebis sont très répandus.
N’oubliez pas dans vos périples en Roumanie de goûter les boissons roumaines (avec beaucoup de modération !). La Tuica (eau-de-vie) est une institution en Roumanie : on la sert en toute occasion et même en apéritif. Il n’est aussi pas rare de voir un paysan en charrette passer le temps grâce à ce breuvage ! La distillation reste tolérée en Roumanie, malgré une législation qui commence à se durcir. À la base de la plupart des eaux-de-vie se trouvent les prunes, les pommes, les raisins et les poires. En Maramures, la tuica est appelée horinca ; en Transylvanie palinca et chez les Saxons schnaps. Plutôt qu’acheter de la tuica dans le commerce, mieux vaut la déguster chez un bon producteur.
Les Roumains aiment également la bière et le vin. La Roumanie est le 24e producteur au monde en matière de bière : on produit et l’on consomme de la bière (bere) de qualité. Les marques de bières locales les plus appréciées sont la Silva, la Timisoreana, la Ciuc, la Ciucas ou encore l’Ursus.
Quant au vin, la Roumanie est un pays de vieille tradition viticole (la vigne y est cultivée depuis l’Antiquité) et le 12e producteur mondial de vin. Sur les 270 000 ha de vignes on produit deux tiers de blancs (vin alb) pour un tiers de rouges (vin rosu). On rencontre encore des cépages autochtones, qui sont parfois de véritables curiosités, comme le grasa de Cotnari, la feteasca alba, la zghihara de Husi ou la cramposia de Dragasani.
La Roumanie possède une grande tradition sportive qui se trouve souvent liée à un élément présenté ci-dessus : la bière !
La période communiste a été synonyme de grandeur pour de nombreuses disciplines sportives en Roumanie. Nadia Comaneci est la plus grande gloire roumaine, aux Jeux Olympiques de Montréal (1976) elle remporta le titre aux barres asymétriques recueillant l’incroyable note de 10/10. La Roumanie est toujours actuellement une des nations les plus compétitives en gymnastique à l’échelle internationale.
A cette époque, côté sports collectifs, c’est l’équipe nationale de handball qui régnait sur le monde avec 4 titres intercontinentaux. Depuis, le niveau est largement retombé mais les roumains sont toujours de grands amateurs de handball.
Si la gymnastique et le handball sont des spécialités roumaines, le football reste le sport national. L’événement marquant est le titre européen remporté par le Steaua Bucuresti (Etoile de Bucarest) vainqueur en 1986 face au FC Barcelone.
Enfin vous vous souvenez surement d’Ilie Nastase (vainqueur de roland garros 1973) et de Ion Tiriac, aujourd’hui devenu un homme d’affaire. La nouvelle star montante du tennis roumain est Simona Halep, finaliste de Roland-Garros 2014.
Ces sports sont très pratiqués par les enfants ainsi que les étudiants mais les infrastructures sportives manquent cruellement. Les sports de montagne et d’endurance se développent rapidement et on voit fleurir des compétitions de trail et de triathlon dans les Carpates et sur la côté.
Contrairement à certaines croyances occidentales, le système économique de la Roumanie communiste n’a pas eu que des effets négatifs sur la situation financière du pays. Certes, les dépenses pharaoniques du leader communiste ont largement affaibli les ressources de l’Etat et quasiment réduit à néant l’accès à la propriété privée mais de nombreux roumains continuent à penser que la situation économique était meilleur avant 1989. A cette époque le taux de chômage était quasiment égal à 0% (y compris pour les populations tziganes) entrainant une plus forte cohésion sociale.
Au cours des années 90, un libéralisme sauvage se met en place et le chômage et l’inflation montent en flèche. La structure économique du pays a du mal à s’adapter à ce nouveau modèle et de nombreux hommes d’affaires émergent, beaucoup d’entre eux auraient été liés à la Securitate, ce qui leur aurait permis l’accès à certaines ressources plus facilement. Parmi ces hommes d’affaire on peut citer Ion Tiriac (ancien tennisman) ou Gigi Becali (président du club du Steaua Bucarest, actuellement en prison).
Au début des années 2000, la situation s’est en partie stabilisée, des réformes ont été entreprises avec la perspective de l’entrée dans l’Union Européenne et la croissance avoisinait les 6% sur la période 2002- 2008. C’est ensuite en 2007 que la Roumanie entre dans l’Union Européenne, cette même année le pays a connu une embellie économique mais il fut frappé de plein fouet par la crise économique de 2008.
Depuis 2013 la croissance roumaine reprend notamment grâce aux exportations et à une croissance des secteurs industriels et agricoles.
La transition économique est en cours et le secteur tertiaire prend une place de plus en plus importante dans les principales villes du pays.
Président depuis 2004, Traian Basescu est la cible de nombreuses attaques du fait de ses difficultés à redresser le pays à la fin de la dernière décennie. Une réforme du système de santé a d’ailleurs déclenché des émeutes au mois de janvier 2014, mettant ainsi le président dans une situation inconfortable.
Le premier ministre Victor Ponta semble jouer la carte de l’ouverture vers les marchés occidentaux en multipliant les visites diplomatiques, en France notamment.
La Mer Noire forme une séparation naturelle entre l’Europe et les premiers territoires asiatiques incarnés par le Caucase. Cette Mer offre à la Roumanie 245 kilomètres de plages tantôt sauvage tantôt dédiées au tourisme. Depuis le sud du littoral proposant des kilomètres de sable fin et des activités récréatives jusqu’au paysage du Delta du Danube sur la partie nord, le littoral roumain est un concentré de diversité. Parmi les cités côtières roumaines, nombre d’entre elles furent créées par les marchands grecs venues faire du commerce sur la Mer Noire.
Le littoral ne propose donc pas uniquement des activités dites "de plage", mais aussi des découvertes archéologiques et de la faune environnante dans le Delta du Danube.
Pour éviter la forte affluence de la saison estivale, privilégiez l’intersaison dans l’une de ces stations de la Mer Noire :
Vama Veche - cette ville à la frontière bulgare s’est imposée depuis la fin de l’ère communiste comme le principal lieu de villégiature des jeunes roumains qui y retrouvent les plaisirs du repos et de la fête.
Mangalia - une cité balnéaire construite sur une ancienne cité grecque.
Constanta - la plus grande ville du littoral est renommée pour son casino.
Le complexe lagunaire Razim-Sinoe - à quelques kilomètres au nord, on change de décor, les immeubles et la foule du littoral sud ont disparu pour laisser place au plus grand lac de Roumanie, refuge de nombreuses espèces animales et végétales.
Sfantu Gheorghe et Sulina - situé aux embouchures de deux bras du Danube portant leur nom, ces deux villes sont coincées entre la Réserve du Delta du Danube. Les quelques rues de ces bourgs touristiques sont loin d’être embouteillées, les voitures y sont interdites !
Le nom du pays România (Roumanie en français) a été adopté en 1862, à la suite de la création de l'État national par l'unification, en 1859, des Principautés roumaines de Valachie et de Moldavie.
La Roumanie est située au sud-est de l'Europe Centrale, au carrefour des routes de l'Europe Orientale, de l'Europe Centrale et de l'Europe Méridionale. Elle s'étend sur 238.391 km², soit une superficie 2,5 fois inférieure à celle de la France.
Le Danube délimite en grande partie le territoire roumain de la Serbie (à l’ouest) et de la Bulgarie (au sud). La rivière Prut, affluent du Danube, marque la frontière avec la République de Moldavie (à l’est). Les Carpates Orientales délimitent le début de l’Ukraine (au nord) tandis qu’aucune barrière naturelle ne sépare la Roumanie de la Hongrie (au nord-est). Enfin, la Roumanie possède un littoral de 245km de long sur la Mer Noire (sud-est).
Un trait caractéristique de la Roumanie est sa position à l'intersection du 45° parallèle latitude Nord et du 25° méridien longitude Est, ce qui signifie que la Roumanie se trouve à mi-distance entre l'Equateur et le Pôle Nord d'une part, et entre l'Atlantique et l'extrémité orientale du continent (les Monts Oural) d'autre part. En d’autres termes la Roumanie est au cœur de l’Europe géographique et non pas en Europe de l’Est !
En Roumanie est assez comparable au climat en France avec une accentuation sur les températures maximales/ minimales, (en été la température varie entre 22 et 24°C et peut monter jusqu'à 45°C ; pendant l'hiver la température moyenne est de -3°C et peut descendre à -25°C). Mais, en général, le climat reste agréable, excepté Bucarest ou l'été est assez étouffant.
La nature a été fort généreuse avec la Roumanie, dont le relief est non seulement varié, mais aussi très harmonieusement distribué : environ un tiers de montagnes, un tiers de collines et un tiers de plaines, complétés par le Delta du Danube et le littoral de la Mer Noire, abritent la richesse naturelle du pays. Le cœur du pays, la Transylvanie, est une région de collines entouré par le Carpates formant un arc de cercle depuis le cours du Danube jusqu’aux terres ukrainiennes. Au-delà des Carpates, le Banat, le Crisana, la Moldavie et la Valachie sont formées de grandes plaines qui s’étendent au sud-est jusqu’au Delta du Danube.
Plus de la moitié de la grande chaîne des Carpates se trouve en Roumanie. Les Carpates roumaines occupent environ un tiers du pays et s’imposent comme le caractère dominant du relief de la Roumanie. Elles déterminent la disposition des rivières, des dépressions, des collines et des plaines à l'intérieur et à l'extérieur de l'arc des montagnes. Les Carpates Méridionales sont les plus hautes de Roumanie, le massif des Monts Fagaras culmine à 2 544 m. au sommet du Mont Moldoveanu tandis que le Mont Pietrosu (2 303 m.) est le plus haut des Carpates Orientales. Ces entités montagneuses délimitent les régions roumaines que sont la Valachie, la Moldavie ou la Transylvanie disposées de part et d’autre de l’arc carpatique.
L’important relief calcaire du pays a généré des formes géologiques singulières comme des grottes (environ 12 000 à l’échelle du territoire), des gorges et des canyons (gorges de Bicaz, gorges de l’Oltel ou gorges du Lapus) ainsi qu’un réseau hydrographique particulièrement dense. Pour protéger cette nature encore sauvage, ce sont 14 Parcs Naturel Nationaux qui ont été créés, 8 dans les Carpates Méridionales, 4 dans les Carpates Orientales et 2 dans le Delta du Danube et ses environs.
C’est en 1862 que Bucarest, ville apparue au 15ème siècle, devient la capitale de la Roumanie. Le nom vient, selon la légende, du nom du berger Bucur qui aurait créé la ville. Il faut plutôt rechercher l’origine de ce terme dans la joie de vivre qu’inspire la ville puisque le terme de bucurie et donc bucur en ancien roumain, signifie ''joie''.
Bucuresti a connu une forte influence française, on l’a ainsi surnommé ''Le Petit Paris'' ou ''Le Petit Paris des Balkans''. Plusieurs noms de rues et de boulevards de Bucarest nous rappellent cette influence comme la strada franceza (la rue française) dans le centre-ancien de la ville.
Malgré le fort exode vers l’étranger, la population de Bucarest est largement supérieure à celles des villes secondaires ; la commune de Bucarest compte ainsi près de 1.9 millions d’habitants, chiffre qui passe à 3.4 millions si l’on comprend l’ensemble de son aire urbaine.
Si Bucarest a su conserver une partie de son charme d’antan, cette ville a été aux premières loges des travaux de Nicolae Ceausescu qui ont eu tendance à modifier l’aspect du centre-ville. En revanche, les parcs et espaces vert n’ont été que très peu dénaturés, Bucarest est l’une des capitales les plus vertes d’Europe avec des parcs comme Herastrau, Tinerutului, Cismigiu, Carol I, Izvor ou Titan pour ne citer que les plus connus.
Les principales villes du pays sont : Timisoara (310 000 hbts), Cluj-Napoca (310 000 hbts), Lasi (310 000 hbts), Constanta (300 000 hbts), Brasov (280 000 hbts), Galati (230 000 hbts) et Sibiu (130 000 hbts).
La Roumanie compte 41 départements (județe) et la région de Bucarest en comprend 2 (Bucuresti et Ilfov). La capitale Bucarest est divisée en six secteurs administrés chacun par une mairie. Le territoire roumain s’est développé en fonction de Bucarest, cette ville est de loin la plus grande du pays.
Depuis plusieurs années, un processus de régionalisation est en cour, il devrait amener une division en 7 régions autour des principales villes du pays (Bucarest, Brasov, Constanta, Craiova, Timisoara, Cluj-Napoca et Iasi).
La Roumanie a une population de 21.710.000 d'habitants. 55 % de la population vit dans les villes et 45% à la campagne tandis que la densité de la population est de 94 habitants/ km² (en comparaison la densité en France est de 112 habitants/ km²).
83.46% de la population est représenté par les Roumains, mais il existe aussi d’autres peuples sur le territoire de la Roumanie : Hongrois 6,1%, Rom (Tziganes) 3%, Allemands 0,1%, Ukrainiens 0%, Serbes 0,1%, Turcs 0,2%, Tatares 0,1%, Slovaques 0,1%. Ces informations sont tirées tu recensement de 2011.
Seul pays latin de religion orthodoxe, la Roumanie est très marquée par la foi et la spiritualité. Les roumains de religion orthodoxe représentent la quasi-totalité de la population (86,8%). Il existe également sur le territoire roumain des catholiques (5,1%), des gréco-catholiques (1 %) et des protestants (3,5 %).
L’Église exerce une forte influence que l’on constate dans la religiosité omniprésente et parfois très touchante du quotidien des villages. Pour les roumains, l’Église orthodoxe représente l’Église des origines, séparée l’Église romaine à partir de 1054. Les orthodoxes, au contraire de leurs voisins catholique, n’ont aucune autorité centrale ni ordres monastiques. En 1885, peu de temps après l’indépendance du pays, l’Église roumaine est devenue en partie indépendante grâce au patriarcat de Bucarest. Ce patriarcat comprend aujourd’hui 7 métropoles (chefs-lieux des provinces ecclésiastiques) et 28 diocèses.
La tradition religieuse est encore très suivie en Roumanie, il n’est pas rare de découvrir des villages vides un dimanche matin ou les rues remplies à la veille de Noël. C’est le calendrier grégorien qui est utilisé par l’église orthodoxe.
La langue officielle est le roumain, parlé par 85% de la population. C’est la langue qui est restée la plus proche du latin, plus de 75% des mots étant hérités du latin. A ce propos, de nombreuses questions se posent concernant la latinité de la langue roumaine. L’armée romaine n’ayant occupé l’ancien territoire Daces que durant une centaine d’année, il est pour beaucoup étrange que ce peuple ait intégré aussi rapidement le latin à leur langue.
La langue roumaine connait aussi des influences slavonnes (dont sont issues les langues dites ''slaves'') et turques ; ces influences sont toutefois minoritaires. L’influence de la langue française se fait, elle aussi ressentir ; voici quelques exemples de mots empruntés au français : vis-à-vis/ vizavi ; à propos/ apropo ; parfum/ parfum. Si le français a longtemps été la première langue apprise en Roumanie, l’anglais a désormais pris cette place et l’allemand connait une forte progression.
Dans certaines régions on parle encore hongrois et allemand ; dans ces zones les noms des localités ainsi que d’autres inscriptions d’utilité publique sont bilingues (roumain et hongrois ou allemand) ou même trilingues (roumain, hongrois et allemand).
L’unité monétaire roumaine est le Leu (''lion'') - au pluriel Lei. Depuis juillet 2005, le Leu est devenu le Nouveau Leu (1 nouveau lei = 1000 anciens lei). Malgré ce changement, que ce soit les jeunes ou les plus anciens, de nombreux roumains continuent d’exprimer les prix dans leur ancienne monnaie. On trouve des pièces de 1, 5, 10 et 50 bani (centimes) et des billets de 1, 5, 10, 50, 100 et 500 Lei. Le Leu, après une sérieuse dégringolade (il avait perdu la moitié de sa valeur entre 1989 et 1990), connaît aujourd'hui une situation stable. 1€ vaut 4.40 Lei.
Le décalage horaire entre Roumanie et la France est de 1h (GMT+2). Les changements d’heures d’été et d’hiver interviennent au même moment que dans le reste de l’Union européenne.
L’organisation politique roumaine est particulièrement proche de son homologue française en raison des similitudes que l’on retrouve dans la constitution.
La Roumanie est une république parlementaire bicamérale. Le Parlement est composé d’une Chambre des députés (332 Députés) et d’un Sénat (137 Sénateurs). Il est élu au suffrage universel pour quatre ans et il est l'organe représentatif suprême du peuple roumain et l'unique autorité législative du pays.
Le pouvoir exécutif est assuré par le Gouvernement de la Roumanie, formé de 15 ministères. Le Gouvernement assure la réalisation de la politique interne et externe du pays et dirige l'administration publique et il est responsable politiquement de son activité uniquement devant le Parlement.
Le Président de la Roumanie représente l'Etat roumain, il veille au respect de la Constitution et au bon fonctionnement des autorités publiques. Tout comme en France, il se doit de choisir un Premier Ministre chargé de mener sa politique. Il est le garant de la sécurité et de l’indépendance nationale ainsi que le commandant des forces armées et président du Conseil Suprême de la Défense Nationale. Le mandat présidentiel est de cinq ans et il est renouvelable seulement une fois.
La situation géographique de ce pays latin au milieu de pays slaves, dans une région ayant subie de nombreuses invasions au cours des siècles, a rendu l’histoire de la Roumanie particulièrement mouvementée. La Roumanie est un pays jeune mais son histoire et sa culture ont été enrichies par les peuples qui l’ont traversé.
2000 av. JC - Les régions comprises entre les Carpates et le Danube appartiennent aux géto-daces, une population d’origine thrace.
77-70 av. JC - Le roi Burebista (qui avait établi sa capitale à Sarmizegetusa, au sud-ouest de la Transylvanie) réunit les daces de toute la région dans un état puissant, bien plus grand que la Roumanie de nos jours. La province de la Dacie était connue pour posséder d’extraordinaires richesses naturelles. Pour cette raison, elle fut harcelée régulièrement par les envahisseurs.
101 - 106 - Après deux guerres sanglantes, l’empereur romain Trajan conquiert et occupe le royaume de la Dacie, conduit à l’époque par le roi Décébale.
106 - 271 - Occupation de la Dacia Felix par les romains. Les richesses naturelles de ce territoire permettent à l’Empire de combler une grande partie de ses déficits. Mais la Dacie intéresse d’autres peuples et les romains sont contraints de laisser leur place aux Goths.
IVe- Xe siècles - Le départ des romains laissera place à des envahissements successifs où le peuple roumain (qui ne se définit pas encore comme tel) sera dominé par divers envahisseurs. Durant ces 6 siècles, les huns, les hongrois, les mongols et les turcs s’emparèrent successivement de ces contrées.
XIVe siècle - Création des Etats de Moldavie et de Valachie qui connaitront un fort rayonnement au 15ème (notamment dans la région de Bucovine).
XVe siècle - Après la prise de Constantinople (1453), les ottomans menacent les contrées situées plus à l’ouest. Opposant une forte résistance les princes valaques et moldaves (Mircea Cel Betran, Stefan Cel Mare notamment) gagnent leurs lettres de noblesse. Cela n’empêchera pas les ottomans de mettre les terres roumaines sous leur domination au 16ème siècle.
XVe - XVIIe siècles - Domination de l’empire ottoman en Valachie, Moldavie et Transylvanie. Les conditions du tribut permettent aux roumains de continuer à pratiquer leur langue et leur religion. Les ottomans seront repoussés au XVIIème siècle par les autrichiens hors de Transylvanie, les deux autres régions resteront sous domination ottomane. Dès le XVIIème siècle et pour les siècles suivants, la culture française est de plus en plus appréciée en Roumanie.
1812 - Occupation par les russes de la région de Bessarabie (actuelle République de Moldavie). Les relations entre russes et turcs se dégradent.
1821 et 1848 - Insurrections ayant pour but d’affirmer l’indépendance des terres de Valachie, Moldavie et Transylvanie. Malgré un éphémère gouvernement maintenu de juin à septembre 1848, les ottomans écrasent cette révolution.
1859 - Ion Cuza réunit la Moldavie et la Valachie. Cette union prend le nom de România en 1861.
1866 - Carol Ier de Roumanie renverse Ion Cuza et est proclamé prince-régnant de la principauté de Roumanie.
1877 - 1878 - L’Empire russe, souhaitant récupérer les territoires perdus durant la guerre de Crimée, attaque l’Empire Ottoman. La Roumanie, la Serbie et le Monténégro se joignent à l’armée russe dans le but d’obtenir leur indépendance.
1878 - Après la victoire de la coalition russe, le Congrès de Berlin reconnait l’indépendance roumaine. Le territoire est alors constitué des terres valaques et moldaves. Le Boudjak, territoire du sud de l’actuelle République de Moldavie est cependant perdu au profit de la Russie. La Dobrogea du Nord (région de Constanta et Tulcea) est obtenue par la Roumanie tandis que la Bulgarie conserve la partie sud de la région.
1913 - La Roumanie s’engage dans la Seconde Guerre Balkanique pour empêcher la création de la ''Grande Bulgarie''. Vainqueur au côté de la Serbie, la Roumanie récupère la Dobrogea du Sud. Cette guerre est à l’origine de tensions encore palpables aujourd’hui entre la Roumanie et Bulgarie.
1916 - La Roumanie s’engage dans la Première Guerre Mondiale aux côtés des Alliés dans le but d’obtenir la Transylvanie et la Bucovine.
1er décembre 1918 - Unification de terres de Valachie, de Transylvanie et de Moldavie. Le 1er décembre sera par la suite la fête nationale de la Roumanie.
1919 - Le Traité de Saint-Germain-en-Laye offre définitivement la Transylvanie et la Bucovine à la Grande Roumanie. Après une tentative de reprise de la Transylvanie par les hongrois, le Traité de Trianon attribue la Transylvanie et une partie du Banat (région de Timisoara) à la Roumanie. Ces événements auront un impact négatif durable sur les relations hongro-roumaines.
Années 1920 - La Roumanie connait une économie florissante jusqu’à la crise des années 30. La montée des extrémismes commence à se faire ressentir. 1921 est aussi l’année de création du Parti Communiste Roumain, un groupuscule marginal jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Crise des années 30 - La Roumanie est touchée de plein fouet par la crise économique comme toute l’Europe. La situation de précarité de la population permet aux partis xénophobes de se hisser au pouvoir, les minorités juives et hongroises sont persécutées.
Début de la Seconde Guerre Mondiale - Malgré la volonté de Carol II de soutenir les forces Alliées, la rapide défaite française le contraint à accepter en 1940 les décisions du pacte germano-soviétique : la Bessarabie et la Bucovine deviennent russe, le nord de la Transylvanie hongroise et la Dobrogée du Sud revient à la Bulgarie.
1940 - Ion Antonescu réalise un coup d’Etat, le roi Carol II est chassé du pays. La Roumanie entre dans une période antisémite. Le pays devient un satellite nazi et engage un conflit face aux russes. Durant cette période, de nombreux roms et juifs seront déportés dans des camps d’extermination en Allemagne puis en Transnistrie (est de la République de Moldavie).
1941- 1944 - Le gouvernement d’Antonescu tient mais est contesté. De nombreux groupes de résistants s’organisent dans les Carpates. Le début du conflit entre l’URSS et l’Allemagne Nazie décide des groupes (souvent communistes) à rejoindre l’armée russe.
1944 - Antonescu est arrêté et destitué par un Décret du roi Mihai I de Roumanie. La Roumanie entre en guerre contre l’Allemagne. La domination soviétique en Roumanie, entérinée par Staline et Churchill à Moscou, se met en place. Les soviétiques contrôlent les sites industriels et les déplacements des roumains.
1945 - Le Parti Communiste Roumain largement minoritaire est poussé au pouvoir par l’Armée Rouge et le NKVD. Des élections ont lieu, 71% des roumains votent pour les communistes dans un contexte de terreur mis en place par les soviétiques.
1947 - La Roumanie reste une Monarchie communiste jusqu’en 1947 où le roi Mihai I abdique et quitte le pays. La République populaire de Roumanie est créée.
Cette même année, le traité de Paris donne la Bessarabie à la République Socialiste Soviétique de Moldavie et la Bucovine à l’Ukraine, pays tous deux vassaux de l’URSS. La Transylvanie du nord est en revanche rendue à la Roumanie, des régions autonomes magyares y sont créées.
1945 - 1953 - De la fin de la Seconde Guerre à la mort de Staline, le pouvoir communiste mené par son 1er secrétaire Gheorghe Gheorghiu-Dej élimine ses opposants et potentiels détracteurs. C’est durant cette période qu’est créée la Securitate, police secrète d’Etat.
1953 - 1965 - Gheorghiu-Dej met en place une stratégie de consolidation des acquis du parti et de ses relations avec Moscou ainsi qu’avec l’occident, ce qui est un privilège pour un pays satellite de l’URSS.
1965 - Après la mort de Gheorghiu-Dej, Nicolae Ceausescu prend le pouvoir au Parti Communiste et crée la République Populaire de Roumanie. Durant ses 24 années aux rênes du pays, Ceausescu se tournera de plus en plus vers l’occident ainsi que vers l’Extrême-Orient, ce qui aura tendance à affaiblir sa position face au pouvoir moscovite.
1968 - Ceausescu refuse de participer à l’écrasement du Printemps de Prague ce qui lui vaut les louanges de l’occident.
1971 - Ceausescu effectue des visites diplomatiques en Chine et en Corée du Nord. Impressionné par la discipline locale, les constructions monumentales et le culte dévoué aux leaders communistes locaux, Ceausescu lance la révolution culturelle en Roumanie. Son pays est déjà très affaibli économiquement, l’industrialisation forcée n’a pas apporté les fruits espérés. Le leader communiste lancera lui aussi le culte de sa personnalité, se faisait appeler conducator (conducteur/ guide) ou geniul carpatilor (le génie des Carpates).
Années 1980 - C’est le début des grands travaux. L’habitat des roumains est repensé pour devenir des habitats collectifs (les fameux blocuri de l’époque communiste). De nombreux paysans rejoignent les villes.
Ceausescu lance de nombreux projet au tournant des années 70-80 : La Transfagarasan (route de montagne), le Boulevard de la Victoire du Communisme (Actuel Boulevardd de l’Union à Bucarest) mais surtout Le Palais de Ceausescu. Ces constructions pharaoniques affaiblissent durablement le pays.
1986 - A l’ occasion d’une visite de Gorbatchev à Bucarest, Ceausescu refuse de changer de politique et de suivre les demandes de Moscou.
15 décembre - 20 décembre 1989 - Début des protestations à Timisoara. Des groupes révolutionnaires et des ouvriers commencent des manifestations pacifiques qui seront réprimées. Peu à peu les manifestations commencent dans les villes de provinces et à Bucarest.
21 décembre 1989 - Après être rentré la veille en urgence d’un voyage diplomatique en Iran, Nicolae Ceausescu se rend compte de l’ampleur des événements. Une assemblée populaire censée montrer le soutient du peuple à son conducator est organisée, Ceausescu tient alors un discours depuis le balcon du Comité Central (actuelle Place de la Révolution). La foule commence à scander des slogans révolutionnaires et les combats débutent rapidement, dans une confusion totale, après la fin du discours de Ceausescu.
22 décembre 1989 - Ion Iliescu, un dirigeant roumain proche du pouvoir moscovite, apparait à la télévision. L’armée fraternise avec les manifestants, Ceausescu et sa femme Elena fuient Bucarest, ils seront repris dans la journée à proximité de Targoviste.
25 décembre 1989 - Le procès des époux Ceausescu se tient entre 13h20 et 14h40 par un Tribunal Militaire Exceptionnel constitué par Ion Iliescu. Le verdict, à savoir la peine de mort pour le couple, fut prononcé à 14h45 et exécuté à 14h50.
Années 1990 - Le libéralisme se met rapidement en place en Roumanie, une grande partie des industries et des activités d’Etat sont vendues, le pays connait de plus en plus de difficultés.
1991 - Premières élections libres et élection d’Iliescu. La nouvelle constitution est adoptée.
1993 - La Roumanie devient membre du Conseil Européen.
2004 - Train Basescu devient président de la république.
2007 - Adhésion à l’Union Européenne.
2014 - Levée des restrictions concernant les travailleurs roumains dans l’espace Schengen.
La Roumanie a été depuis toujours un carrefour culturel. Ancienne province romaine, la Roumanie conserve de nos jours encore l’empreinte de la civilisation de l’Empire Romain. Néanmoins, la culture roumaine, la religion, les traditions populaires, la langue parlée, la psychologie de la population, conservent intimement de nombreux éléments multiculturels.
Situées à la rencontre de grands empires qui ont dominé l’histoire de l’Europe, les provinces roumaines ont subi tour à tour la domination byzantine, ottomane ou habsbourgeoise. En Transylvanie on ressent les influences de la culture occidentale, notamment d’origine allemande, mais aussi italienne ou française comme en témoignent les vieilles cités médiévales de Sibiu, Sighisoara ou Cluj. Au sud et à l’est des Carpates, l’influence orientale a été plus forte et l’on en retrouve des traces dans la religion, la peinture, l’architecture aussi bien que dans la musique.
Au cours du temps, surtout vers la fin du XVIIIème siècle, l’influence de l’Europe occidentale, plus particulièrement celle des cultures françaises et allemandes a commencé à se faire sentir. Le modèle français est adopté par les bucarestois du début du XXème siècle dans la vie artistique, dans la haute société, l’architecture ou la mode. Cette influence a valu à la ville son surnom de Petit Paris.
La culture d'un peuple est un vaste sujet qui ne peut se résumer facilement. Néanmoins, à travers certaines catégories nous vous proposons un court résumé de la splendeur de cette culture.
Les diverses ethnies du territoire roumain ont développé en fonction de leur culture et de leurs influences différents modes de constructions qui font la richesse du pays.
De nombreuses constructions militaires jalonnent le territoire principalement dans les Carpates où se situaient les zones de frontière. Celles-ci, souvent faites de bois à l’origine, ont été fortifiées par la suite par des voïvodes comme Vlad Tepes (Transylvanie), Mircea cel Batran (Moldavie) ou Brancoveanu (Valachie).
Dans les grandes villes de Valachie et de Moldavie (Bucarest, Iasi, Galati) l’architecture communiste est dominante, surtout dans la capitale, avec des constructions de type néo-classique ayant clairement modifié le paysage de ces cités dans les années 70-80. Mais la principale richesse de la Roumanie est l’architecture villageoise. Les villages roumains sont souvent faits de constructions modestes mais toujours bien arrangés… le paysan du coin a le souci du détail !
L’architecture moldave est certainement l’une des plus riches du pays. Elle s’est développée au 15ème siècle, âge d’or de la région où furent construits les monastères de Bucovine. La maison moldave possède des influences orientales mais aussi occidentales, toujours en harmonie avec l’environnement naturel local. Le paysage de Transylvanie est marqué par l’influence saxonne et hongroise de la région. Le style gothique des villes du sud de l’Allemagne se retrouve dans de nombreuses villes de la région tandis que les villages sont habituellement organisés autour de leur citadelle. Plus au nord, le Maramures, entité à part en Roumanie, est connu pour le travail du bois qui a mené le classement de huit églises en bois au Patrimoine mondial de l’Unesco.
La Valachie est très marquée par les monuments et résidences princières des souverains valaques que ce soit à Curtea de Arges, Sinaia, Targoviste ou Mogosoaia. Constantin Brancoveanu (dirigeant des terres roumaines de 1688 à 1714) a eu une grande influence sur l’architecture régionale puisqu’on ira jusqu’à parler de style ''brancovan'' pour les monastères, églises et palais qu’il fit construire.
Enfin, les nombreuses minorités en Roumanie possèdent chacune leur style propre. L’architecture du peuple Lipovène (russes orthodoxes d’ancien rite ayant fui des persécutions en Russie pour la Bucovine et le Delta du Danube) présente par exemple la particularité d’être peinte en bleu claire avec des petites cours intérieures permettant l’élevage de volaille. De même, la minorité tzigane possède son propre style architectural, on la retrouve principalement en Valachie, que ce soit par des constructions monumentales ou dans les périphéries des villes.
La tradition byzantine a été visible dans la peinture murale en Valachie au XIV-ème siècle. Les peintures extérieures des monastères de Bucovine et du nord de la Moldavie du XVIIIème siècle représentent la dernière période de gloire de la peinture byzantine, après la chute de Byzance.
C’est à partir de la décennie 1840 que les premiers artistes roumains formés en occident commencent à se faire connaitre. Au travers de ces peintres s’expriment à la fois la culture française et les coutumes et modes de pensées roumains. Les principaux représentants du style académique sont alors Theodor Aman et Gheorghe Tattarescu tandis Nicolae Grigorescu et Ioan Andreescu exprimeront l’influence de l’Ecole de Barbizon sur leur travail en sortant de leurs ateliers réaliser des peintures de paysages.
La période communiste a voulu subordonner l'art au réalisme socialiste. Néanmoins, l'onirisme et le symbolisme ont été cultivés par Ion Tuculescu, la synthèse chromatique par Alexandru Ciucurencu et un réalisme dramatique par Corneliu Baba.
Bien que la Roumanie possède un territoire métissé entre des cultures d’influences turques, saxonnes ou moldaves les productions populaires sont généralement semblables.
Ces divers arts ont commencé à être reconnus durant le 19ème siècle alors que les élites intellectuelles avaient plutôt tendance à se tourner vers la France, les paysans roumains ont-eux décidé d’exercer des arts locaux. Leur production se caractérise souvent par une grande finesse d’exécution.
La poterie
La production de céramique est une affaire nationale depuis plusieurs siècles et est inspirée des cultures dace et saxonne. Les principaux sites de productions se trouvent à Horezu (Unesco) ainsi qu’à Corund ou Marginea. Chaque région a développé ses propres méthodes de production et d’ornement mais la finesse et l’esthétique des pièces réalisées est une constante.
Le tissage
Le tissage est une activité utilisée tant pour la confection de tenues vestimentaires que pour l’ornement du mobilier domestique. Les habits du quotidien comme les habits traditionnels étaient, il y encore quelques décennies, entièrement réalisés à la main dans les villages roumains. Comme dans de nombreuses sociétés ces traditions disparaissent mais il est encore possible, dans certaines régions rurales (Maramures, Marginimea Sibiului par exemple) de découvrir ces costumes locaux les dimanches et jours de fête.
Les œufs peints
Cette activité typique de Bucovine est aussi un art qui se développe internationalement. A l’occasion des Pâques Orthodoxes, dans de nombreuses contrées rurales de Roumanie, des habitants confectionnent eux-mêmes ces objets décoratifs d’une grande finesse.
Le travail du bois
Dans les régions profitant de vastes étendues forestières, comme le Maramures, le travail du bois est un art séculaire. Les productions varient selon les régions mais le bois est le plus souvent utilisé à la construction des maisons, des portails d’entrée voire des églises. Notons toutefois que de nombreux édifices religieux en bois ont été brûlés sans difficulté par les assaillants tatars, ce qui en a fortement réduit le nombre.
Les icônes
Cette tradition est toujours vive en Roumanie en raison de la forte proportion de croyants dans le pays. La confection d’icônes en verre est principalement d’origine paysanne et est utilisé à la fois comme objet de culte mais aussi de décoration.
Les premières formes de littérature roumaine sont religieuses, traduites du slavon, puis du grec (XVIIème siècle).
On peut réellement parler de littérature roumaine à la fin du XVIIIème et au début du XIXème. Les standards d’écriture ouest-européens sont peu à peu intégrés par les écrivains roumains.
Au XIXème siècle, de nombreux efforts sont mis en œuvre pour le développement de l’art littéraire en Roumanie. C’est à cette période qu’émergent les principaux auteurs roumains que sont Mihai Eminescu, Ion Creanga ou Ion Luca Caragiale qui donneront ses lettres de noblesse à cette littérature spontanée.
Jusqu’à la fin de la seconde guerre apparaissent plusieurs auteurs à tendance contestataire et à la prose poétique comme Lucian Blaga ou Liviu Rebreanu.
De 1945 à 1989, la censure du régime communiste oblige des auteurs à se réfugier à l’étranger et plus particulièrement en France comme ce fut le cas pour Emil Cioran, Mircea Eliade ou Eugen Ionescu (célèbre dramaturge du théâtre de l’absurde dont la principale œuvre est Rhinocéros)
Désormais le travail éditorial consiste essentiellement dans la traduction de la littérature étrangère ou la traduction-édition des oeuvres de l'exil interdites auparavant, ainsi que sur la publication des mémoires du temps de Ceausescu.
La musique roumaine est issue à la fois de la tradition rurale, de la musique classique développée dans les grandes villes par des maitres comme George Enescu ainsi que des influences étrangères.
George Enescu, musicien de génie, a créé des œuvres musicales marquées d’un évident caractère populaire, national et réaliste. Son œuvre est un exemple d’appropriation et de développement de l’art musical européen, de sa combinaison avec les traditions de la musique folklorique roumaine. Sa création, s'étendant sur dix décennies, a traversé plusieurs étapes de l'histoire de la musique.
Côté ruralité, les lautari produisent des musiques souvent rythmées de grande qualité. Que ce soit à la flûte de Pan, au violon ou à la trompette ces musiciens, souvent d’origine tzigane, jouent des musiques d’influence orientale invitant à la danse. Des groupes comme Taraf de Haidouk, Fanfare Ciocarlia voire dans une moindre mesure Mahala Rai Banda sont les principaux représentants actuels de ce style musical que l’on retrouve souvent le dimanche, dans les villages roumains, à l’occasion de mariages.
La musique actuelle se développe en grande partie autour de rythme dits ‘’Dance’’ influencés par la culture américaine. Malgré tout, de nombreux artistes produisant des styles plus recherchés parviennent à éclore. Donnons l’exemple de Zdob si Zdub un groupe originaire de la République de Moldavie très populaire en Roumanie mêlant des rythmes traditionnels à la culture rock.
Les premières représentations théâtrales (avec des artistes amateurs) ont eu lieu à Iasi en 1814 et à Bucarest en 1818.
Les Ecoles de théâtre de la Société Philharmonique et Dramatique d’Iasi (1836) et de Bucarest (1833) ont mis les bases de l'éducation théâtrale. Ion Luca Caragiale a mis les bases du théâtre roumain moderne.
Les roumains sont friands de théâtre et les murs de Bucarest sont remplis d’affiches des théâtres de la ville. L’ambiance dans les salles tranche avec la sagesse occidentale : les roumains feront savoir rapidement aux acteurs si la pièce leur plait !
Le cinéma roumain est à l’heure actuelle en pleine mutation. Cet art fut en grande partie utilisé durant la période communiste pour valoriser des faits historiques marquants. L’objectif était alors d’amuser et de faire connaitre les héros roumains lors de leurs combats face aux ottomans par exemple.
Depuis la révolution, le cinéma roumain avance doucement avec des moyens relativement faibles. Depuis plusieurs années il se professionnalise et se fait une place à l’international. Des réalisateurs comme Corneliu Porumboiu (12h08 à l’est de Bucarest), Cristian Mungiu (4 mois, 3 semaines, 2 jours et Au-delà des Collines) ou Cristi Puiu (La mort de Dante Lazarescu) ont récemment été récompensé à Cannes et ouvrent la voie d’un renouveau du cinéma roumain.
Il est vrai que les gens ne voyagent pas uniquement pour manger mais il est pratiquement impossible de rester indifférent aux plats traditionnels des lieux que l’on visite. En réalité, ils complètent la collection des souvenirs que l’on retient de nos vacances.
L’hospitalité et l'accueil chaleureux des Roumains, les fêtes religieuses et les coutumes roumaines sont toujours accompagnées de plats délicieux. Les roumains réservent une place privilégiée à l’art de se nourrir, et surtout à celui d’honorer leurs invités par une table souvent excessivement mais délicieusement garnie. Robuste par ses racines paysannes et créative par nécessité, la cuisine roumaine s’est enrichie au fil du temps d’apports orientaux et slaves. C’est ainsi que quelques produits et plats de base ont donné naissance à un foisonnement de saveurs et de variantes régionales.
La géographie et l’histoire des lieux se reflètent pleinement dans la cuisine roumaine: la variété du relief offre une richesse de fruits et légumes qui différent selon les zones. Dans les campagnes, l’assiette des jours ordinaires est toujours simple et vigoureuse. La famille produit l’essentiel de ce qu’elle consomme.
Une des plus belles expressions de la cuisine roumaine se rencontre en Bucovine et en Moldavie. Ces régions sont renommées pour les soupes et les potages de poulet, pour les rouleaux de choux farcis et les chaussons. Les paysans emploient dans leur cuisine une dizaine d’espèces de champignons, qui se déclinent en une centaine de préparations différentes. Il serait dommage de passer par la Bucovine sans essayer une soupe de hribi (cèpes), vinetele (des russules panées) ou galbiori (les boulettes de girolles). Il ne faut pas oublier de tester le bors de sfecla (soupe de betteraves), les parjoale moldovenesti - boulettes de viande hachées et grillées avec de l’ail et des herbes et les papanasi - des beignets sucrés au fromage blanc et à la vanille qui se dégustent chauds, avec de la crème fraîche.
En Transylvanie, Maramures et Banat vous avez l’occasion de déguster de délicieuses préparations avec du saucisson, caltabosi (sorte de boudin) et de la sunca fumée (une sorte de lard fumé et épicé particulièrement savoureux).
En Olténie, les saucissons mais aussi la soupe aux haricots et aux champignons sont très appréciés alors qu’en Valachie, deux vieilles recettes vous séduiront : plat de poulet aux coings et la dinde farcis. Le gibier y est aussi apprécié.
En Dobrogea et dans le Delta du Danube vous pouvez trouver une très grande variété de plats à base de poisson mais aussi à base de viande de mouton.
Partager un repas dans une famille de Dobrogea, de Munténie ou de Moldavie permet de découvrir à quel point l’empreinte turque peut embellir la table quotidienne et surtout celle des jours de fêtes : hors-d’œuvre à base d’aubergines, de poivrons ou d’autres légumes confis ; diverses préparations de viande épicée ; pastrama de oaie (viande de mouton macérée dans des épices, puis fumée et séchée) ; ghiveci (ragoûts de légumes), ainsi qu’un incomparable cortège de douceurs : les pâtisseries où s’associent le miel et les noix (baklava, sarailie), les loukoums – utilisés sans les gâteaux, les sorbets, les confitures de pétales de roses ou de fleurs de nénuphar.
Particulièrement fiers de leurs traditions et très liés à leur religion, les Roumains ont adapté leurs plats en fonction aussi des fêtes religieuses. Les périodes de carême - pendant lesquelles les croyants ne mangent que certains types d’aliments, notamment d’origine végétale et qui précèdent les grandes fêtes religieuses sont très respectées, notamment dans le milieu rural, mais aussi dans les villes.
Au printemps le sacrifice de l’agneau est la tradition qui marque la résurrection de Jésus-Christ. Les cuisines et les fours de chaque maison sont constamment occupés. Parmi les plats traditionnels on trouve le drob (plat d'abats d'agneau mélangés à de l'oignon vert et de fenouil), stufat (ragoût d'agneau aux oignons et à l'ail), sarmalute (rouleaux de choux farcis avec de la viande d’agneau) et différentes sortes de rôti. Pour compléter toutes ces délicatesses, sur la table traditionnelle de Pâques, on rajoute un dessert délicieux : la pasca, un gâteau au fromage frais de vache, des œufs et des raisins secs.
Le sacrifice du porc après le jour de Saint Ignat, le 20 décembre, est un moment pittoresque dans le monde rural et de nombreuses traditions sont liées à cet événement. C’est alors que l’on mange la pomana porcului, repas funéraire du porc: ceux qui ont participé au sacrifice sont les premiers à déguster la viande qui sera à la base des préparations pour Noël et le Nouvel An. La maîtresse de maison prépare divers types de saucisses, la toba, lebar, avec les abats on confectionne les caltabosi, et avec le sang les sângerete. Tous les villages sont enveloppés dans l’odeur de la fumée des fours à bois et de l’arôme des cozonaci (sorte de brioche aromatisée), des chaussons et des gâteaux qui récompenseront ceux qui vont chanter des cantiques de Noël.
En Roumanie, outre les plats spécifiques aux grandes fêtes religieuses, vous pouvez déguster aussi des plats traditionnels, préparés dans les cuisines roumaines : des mititei (une sorte de saucisse sans peau, mélange de plusieurs sortes de viande, épicées ou préparées au grill), la fameuse ciorbă de burta (soupe de tripes), les différents types de bors (potage) et beaucoup d’autres spécialités. Il ne faut pas oublier une apparition modeste mais étonnante : la mamaliga. Préparée avec de la farine de maïs bouillie dans l’eau salée, elle peut accompagner de nombreux plats mais la meilleure combinaison de la mamaliga est obtenue avec des fromages – telemea (fromage frais sans affinage tenu dans une saumure, ce fromage ressemble beaucoup à la feta), fromage de brebis ou bien du fromage frais de vache avec de la crème.
Dans les régions de montagne où le lait de vache, de brebis ou de bufflonne coule en abondance, les paysans consomment beaucoup de laitages : par exemple, le lait aigre (lapte acru), une sorte de yaourt doux que l’on trouve surtout en Bucovine et que l’on mélange à la confiture de cerises amères ou de pétales de roses.
Un autre type de fromage est le telemea. C’est un fromage conservé dans l’eau salée, il ressemble à la feta grecque. Après avoir bien égoutté le fromage obtenu à la première cuisson, les bergers font chauffer de nouveau le petit-lait et recueillent l’urda, fromage à la pâte finement granuleuse, soyeuse et agréable au goût. Testez-la si vous avez l’occasion directement chez les bergers, avec un peu de sel et d’oignon vert et vous régalerez tous vos sens.
Les montagnes proches de Brasov proposent une gamme très intéressante de fromages. Certains sont enveloppés d’écorces d’épicéa. Vous pouvez aussi goûter la branza de burduf de vache et/ou de brebis (fromage fermenté dans un estomac de porc ou de brebis, d’où un goût très relevé), le svaiter (adaptation roumaine de schweitzer) ainsi que le cascaval, un fromage à pâte cuite fabriqué avec du lait de vache ou de brebis sont très répandus.
N’oubliez pas dans vos périples en Roumanie de goûter les boissons roumaines (avec beaucoup de modération !). La Tuica (eau-de-vie) est une institution en Roumanie : on la sert en toute occasion et même en apéritif. Il n’est aussi pas rare de voir un paysan en charrette passer le temps grâce à ce breuvage ! La distillation reste tolérée en Roumanie, malgré une législation qui commence à se durcir. À la base de la plupart des eaux-de-vie se trouvent les prunes, les pommes, les raisins et les poires. En Maramures, la tuica est appelée horinca ; en Transylvanie palinca et chez les Saxons schnaps. Plutôt qu’acheter de la tuica dans le commerce, mieux vaut la déguster chez un bon producteur.
Les Roumains aiment également la bière et le vin. La Roumanie est le 24e producteur au monde en matière de bière : on produit et l’on consomme de la bière (bere) de qualité. Les marques de bières locales les plus appréciées sont la Silva, la Timisoreana, la Ciuc, la Ciucas ou encore l’Ursus.
Quant au vin, la Roumanie est un pays de vieille tradition viticole (la vigne y est cultivée depuis l’Antiquité) et le 12e producteur mondial de vin. Sur les 270 000 ha de vignes on produit deux tiers de blancs (vin alb) pour un tiers de rouges (vin rosu). On rencontre encore des cépages autochtones, qui sont parfois de véritables curiosités, comme le grasa de Cotnari, la feteasca alba, la zghihara de Husi ou la cramposia de Dragasani.
La Roumanie possède une grande tradition sportive qui se trouve souvent liée à un élément présenté ci-dessus : la bière !
La période communiste a été synonyme de grandeur pour de nombreuses disciplines sportives en Roumanie. Nadia Comaneci est la plus grande gloire roumaine, aux Jeux Olympiques de Montréal (1976) elle remporta le titre aux barres asymétriques recueillant l’incroyable note de 10/10. La Roumanie est toujours actuellement une des nations les plus compétitives en gymnastique à l’échelle internationale.
A cette époque, côté sports collectifs, c’est l’équipe nationale de handball qui régnait sur le monde avec 4 titres intercontinentaux. Depuis, le niveau est largement retombé mais les roumains sont toujours de grands amateurs de handball.
Si la gymnastique et le handball sont des spécialités roumaines, le football reste le sport national. L’événement marquant est le titre européen remporté par le Steaua Bucuresti (Etoile de Bucarest) vainqueur en 1986 face au FC Barcelone.
Enfin vous vous souvenez surement d’Ilie Nastase (vainqueur de roland garros 1973) et de Ion Tiriac, aujourd’hui devenu un homme d’affaire. La nouvelle star montante du tennis roumain est Simona Halep, finaliste de Roland-Garros 2014.
Ces sports sont très pratiqués par les enfants ainsi que les étudiants mais les infrastructures sportives manquent cruellement. Les sports de montagne et d’endurance se développent rapidement et on voit fleurir des compétitions de trail et de triathlon dans les Carpates et sur la côté.
Contrairement à certaines croyances occidentales, le système économique de la Roumanie communiste n’a pas eu que des effets négatifs sur la situation financière du pays. Certes, les dépenses pharaoniques du leader communiste ont largement affaibli les ressources de l’Etat et quasiment réduit à néant l’accès à la propriété privée mais de nombreux roumains continuent à penser que la situation économique était meilleur avant 1989. A cette époque le taux de chômage était quasiment égal à 0% (y compris pour les populations tziganes) entrainant une plus forte cohésion sociale.
Au cours des années 90, un libéralisme sauvage se met en place et le chômage et l’inflation montent en flèche. La structure économique du pays a du mal à s’adapter à ce nouveau modèle et de nombreux hommes d’affaires émergent, beaucoup d’entre eux auraient été liés à la Securitate, ce qui leur aurait permis l’accès à certaines ressources plus facilement. Parmi ces hommes d’affaire on peut citer Ion Tiriac (ancien tennisman) ou Gigi Becali (président du club du Steaua Bucarest, actuellement en prison).
Au début des années 2000, la situation s’est en partie stabilisée, des réformes ont été entreprises avec la perspective de l’entrée dans l’Union Européenne et la croissance avoisinait les 6% sur la période 2002- 2008. C’est ensuite en 2007 que la Roumanie entre dans l’Union Européenne, cette même année le pays a connu une embellie économique mais il fut frappé de plein fouet par la crise économique de 2008.
Depuis 2013 la croissance roumaine reprend notamment grâce aux exportations et à une croissance des secteurs industriels et agricoles.
La transition économique est en cours et le secteur tertiaire prend une place de plus en plus importante dans les principales villes du pays.
Président depuis 2004, Traian Basescu est la cible de nombreuses attaques du fait de ses difficultés à redresser le pays à la fin de la dernière décennie. Une réforme du système de santé a d’ailleurs déclenché des émeutes au mois de janvier 2014, mettant ainsi le président dans une situation inconfortable.
Le premier ministre Victor Ponta semble jouer la carte de l’ouverture vers les marchés occidentaux en multipliant les visites diplomatiques, en France notamment.