Le Maramures est un département situé au nord-est du territoire roumain. Le nom de ce județ (département) a été emprunté à une micro-région à cheval entre les territoires roumain et ukrainien. Ce territoire, connu pour ses particularités ethnographiques et culturelles, se situe désormais sur la partie est du département du Maramures.
De sa situation géographique, particulièrement excentrée, découle en grande partie la singularité culturelle et ethnographique du Maramures. Dans les Carpates orientales, ce territoire est installé au coeur d'une dépression formée entre les montagnes Rodnei, Gutai, Tibles et du Maramures dont les sommets atteignent parfois plus de 2000 mètres. Ce bout de Roumanie manque donc cruellement d'accessbilité, que ce soit depuis le territoire hongrois ou roumain il faut gravir des cols à 1000m d'altitude pour entrer dans ce coin de paradis. Le Maramures, du fait de son isolement, a donc conservé d'anciennes coutumes et traditions aujourd'hui disparues dans d'autres zones de Transylvanie. La région est particulièrement vallonnée et s'organise en fonction des vallées (de l'Iza, du Viseu, du Vaser) creusées au fil du temps par les rivières. Le paysage local est verdoyant, parsemé de collines et des traces de l'agriculture vivrière locale. La ressource en bois est l'une des plus importante du pays et a permis le développement de l'artisanat lié à ce matériau.
Des recherches archéologiques ont attesté la présence à l'antiquité de populations Daces, ancêtres du peuple roumain. La ''Terre du Maramures'' n'apparait elle qu'au 13ème siècle, elle sera ensuite placée sous l'autorité hongroise tout en conservant une certaine autonomie du fait de ses particularités et constitua ainsi un voïvode. Le Maramures fut ensuite intégré au 16ème siècle à la grande Transylvanie pour environ 150 ans avant d'être repris par l'Empire Autrichien.
Au 20ème siècle, le Maramures est rattaché à la Roumanie suite au Traité de Paris de 1919. La seconde guerre apportera elle aussi son lot de problèmes à la région qui fut occupée en 1939 par l'armée hongroise et en 1944 par l'armée de l'Union Soviétique. Depuis le Maramures se remet petit à petit des événements passés et est aujourd'hui connu pour être un refuge de nature et de culture roumaine.
Les hommes de cette terre ont appris, au fil du temps, à l'utiliser et à en extraire ses ressources. La sylviculture, du fait de l'étendue des forêts dans la région, est devenue une des principales activités économiques. Les habitants ont ainsi construit leurs villages à partir du bois qu'ils trouvaient en abondance. Il fut une époque où chacune des maisons des villages portaient une marque où était inscrit le nom de la profession exercée dans cette demeure. L'entrée de ces maisons était parfois ornée d'une porte ou portique en bois illustrant la qualité de noble du propriétaire; cette construction réservée aux aristocrates les protégeait des autorités locales et les plaçait directement sous le commandement du roi.
Les églises en bois du Maramures sont elles aussi issues de l'activité sylvicole et du savoir-faire des artisans locaux. Ces églises, d'un style architectural singulier, sont éparpillées dans les villages du Maramures.Ce type de construction a été classé en 1999 au patrimoine mondial de l'Unesco sous la catégorie ''Eglises en bois du Maramures'', la liste comprend 8 églises (Budesti, Desesti, Barsana, Poienile Izei, Ieud, Surdesti, Plopis, et Rogoz).
Considéré comme l'illustration même de la ''viața la țara'' (vie à la campagne) à la roumaine, le Maramures conserve ses coutumes et traditions. La vie communautaire y est en outre encore très importante et les fêtes villageoises très fréquentes. A ces occasions c'est tout le village qui se réunis pour célébrer des fêtes réligieuses ou liées à l'agriculture, et tout ceci en habits traditionnels!