Le musée mémorial des victimes du communisme est l'un des principaux musées relatant des faits de l'époque communiste en Europe Centrale et de l'Est. Ce mémorial se situe à l'intérieur même de l'ancienne prison de Sighet.
Construite par les autorités austro-hongroises en 1897 cette prison fut utilisée par le pouvoir communiste roumain comme lieu de détention de l'élite intellectuelle roumaine, de ce fait elle fut surnommé ''prison des ministres''. Suite à des arrestations les 5 et 6 mai 1950, plus de cinquante hommes politiques et intellectuels roumains ont été enfermés et ont fini leurs jours dans cette prison, parmi eux Iuliu Maniu (1er ministre à trois reprises et président du Parti National Paysan, décédé en 1953), Constantin I.C. Bratianu (président du Parti National Libéral, décédé en 1950) ou Ion Macovei (ancien directeur de la CFR, équivalent de la SNCF, décédé en 1950).
Durant 5 ans les conditions de vie des détenus furent abominables et causèrent la mort de 52 des 200 prisonniers. En 1955 l'adhésion de la Roumanie communiste à l'Organisation des Nations Unies oblige l'Etat roumain à respecter la convention de Genève (1949), de nombreux détenus sont ainsi libérés et le caractère politique de la prison tend à s'affaisser jusqu'à sa fermeture en 1977.
L'édifice sera alors utilisé pour diverses activités jusqu'à être abandonné. Ce n'est qu'en 1993 que la ruine de la prison fut reprise par la Fondation Academia Civica dans le but d'en faire un musée en collaboration avec le centre d'études de l'académie. Le musée vit finalement le jour en 2000 après plusieurs années de travaux pour restaurer le plus fidèlement possible l'ancienne prison.
Les muséographes ont décidé de dédier chaque salle à un événement, un élément ou un personnage lié à l'histoire du communisme en Europe de l'est. A titre d'exmples, la salle 14 traite de ''La Securitate (police secrète) entre 1948 et 1989'', la salle 83 de ''La Révolution de Hongrie (1956)'' et la salle 74 de ''La résistance au Maramures. Etude de cas: le Lot Visovan''.
Le Mémorial Sighet est considéré par le Conseil de l'Europe comme l'un des principaux lieux de mémoire du continent depuis 1998.